Autostop et Ascensions

Taranaki & Tongariro

Wellington

Le voyage à travers les fjords est splendide ! Les montagnes vertes laissent bientôt place à l'immensité de la mer Tasman et Wellington se dessine au loin... 

Une fois le pied posé dans la capitale, on ne traîne pas. On se dit que si on va vite assez, on a une chance d'être pris en stop par le trafic de camping cars qui sort du ferry et vise les campings... Sans traîner on récupère nos sacs, s'équipe et fonce sur la route à la recherche de la sortie du parking du ferry... Malheureusement tout donne directement sur une mega route bordée de hauts trottoirs où les gens roulent à 80km/h et n'ont aucune intention de s'arrêter... On marche 30min avec nos gros sacs sans succès, personne ne ralentit, si bien que faute d'autre itinéraire possible, on arrive au deuxième terminal ferry où l'on croise Delphine et Gatien qui nous suivaient de peu, on choisit l'autre compagnie de ferry et ont choisit de rester un jour en ville et louer à nouveau une voiture pour découvrir l'ile du nord...

On abandonne le stop un instant, profite de nos retrouvailles et profite aussi de leur navette qui nous ramène à la gare (juste en face de notre point de départ 30min plus tôt...). 

Après avoir re-dit au revoir à Delphine et Gatien, on se confirme qu'on a pas envie de rester à Wellington et qu'on voudrait continuer l'expérience du stop. On lève le pouce et c'est reparti ! Juste devant la gare, statiques, on s'encourage et se motive en forçant les sourires, faisant un squat à chaque voiture qui passe pour se motiver et en chantant pour garder le sourire... Après 1h sans succès, on abandonne. Il est 19h30, on va prendre le train jusqu'au prochain camping à Porirua et retenter notre chance demain matin... 


Steve & Diane

Samedi 24 Fév.


En faisant les comptes dans la tente ce matin, on se rend compte que pour terminer la Nouvelle-Zélande avec ce qui nous reste d'argent gagné en Australie, on devra dépenser moins de 75$NZ par jour. Ce qui fait 40€ pour deux donc vraiment pas grand chose... Ludivine me dit que c'est pas compliqué ! En se déplaçant en stop, il nous suffit de dormir gratuitement le soir et ça va aller ! Mouais, vite dit et un peu rêveur... Ca nécessite quand même pas mal de chance pour tomber au bon endroit... 

 On quitte le camping Elsdon et on marche dans les rues à la recherche du meilleur endroit pour commencer le stop vers New Plymouth. Alors qu'on cherche sans succès, une dame nous interpelle depuis sa voiture et nous dit que c'est un endroit assez mauvais pour faire du stop et nous propose de nous déposer 5min plus loin ! Volontiers !

On saute dans la voiture et fait connaissance avec Carolina qui nous explique la situation routière de la région et nous dépose de l'autre côté de l'autoroute à Paremata.


Postés juste devant l'entrée d'une station essence et visibles de loin, on se dit qu'on a toutes nos chances d'être pris rapidement... Malgré nos meilleurs sourires, on reste coincés là 45min jusqu'à l'arrivée de Bradley, builder qui à nouveau nous fait faire un saut de puce vers le village suivant dans lequel il vit: Pukerua... 

On espère bien être arrivés à un bon endroit et arrêter de faire des petits trajets de 5 minutes, cette fois on est devant une aire de repos dans une zone 50km/h, ça devrait aller... Pendant que Lu agite la pancarte et que je regarde la carte sur mon téléphone, un homme nous siffle alors qu'on a vu personne d'arrêter. Cet homme c'est Steve. Il nous a vu un peu tard et a pris la zone de repos à contre sens. Il est dans son petit van et propose de nous déposer à Bulls, 120km plus loins ! Hourra ! Fini les sauts de puce, on avance vraiment

Steve ressemble un peu à Jack Black ! Il est plein d'entrain et de joie de vivre ! Il voyage dans son van à travers la Nouvelle-Zélande et à plein d'histoires à raconter ! Il a déjà pris pas mal de hitchhikers et adore discuter

On fait connaissance quand tout a coup il coupe la conversation et nous pose 3 questions d'un coup : "Vous avez mangé ? Vous mangez de la viande ? Vous voulez un burger ?" et nous de répondre "Non, oui, bien sûr !" Alors Steve fait demi tour en plein milieu de la route dès que possible pour nous montrer le meilleur burger qu'il connaisse ! À Manakau, le long de la nationale, il y a un primeur qui vend fruits et légumes, café, glaces et burgers...


Il est tellement content de nous faire découvrir cet endroit qu'il insiste même pour nous offrir les burgers, ce qu'on a bien du mal à refuser. Une fois servis, on se régale. C'est 100 fois meilleur que ceux qu'on a goûté à Queenstown. La viande est fraiche, la sauce grasse et généreuse, les crudités sont du jour et le pain bien croustillant. Un délice surtout dans ces conditions ! 

On reprend avec Steve et on parle encore du burger pendant de longues minutes avant de dévier sur des sujets politiques, intelligence artificielle, vaccins, platisme et autres. Heureusement pour nous on partage globalement le même avis même si il parle tellement vite et avec un tel accent qu'on est pas toujours sûr de tout comprendre. On s'arrête encore à une plage qu'il veut prendre le temps de nous montrer et où on rencontre des gens pêchant avec un drone puis on repart de plus belle en écoutant de la vieille musique style New Orléans qu'il chante à tue tête. Le voyage avec Steve ressemble carrément à un cliché comme on devrait l'imaginer pour un road movie ! On est un peu triste de quitter Steve une fois arrivés à Bulls mais il faut bien continuer et voir sur qui on va tomber... Par contre c'est sur, difficile de trouver un chauffeur qui lui arrive à la cheville... 

On agite nos pouces et notre panneau pendant 15min sans succès jusqu'à ce qu'une dame revienne de ses courses jusqu'à sa voiture juste à côté de nous. Elle nous dit qu'elle n'a pas l'habitude de prendre des autostoppeurs mais qu'on a une bonne bouille, alors montez !

On s'exécute et rencontre Diane, la soixantaine, ancienne directrice d'école à la retraite. Après 10min de trajet et une discussion très sympathique, elle nous demande à quel point on est pressé et nous propose de visiter sa ville, Whanganui, et monter notre tente chez elle... Lu avait vu juste, on ne payera pas le camping ce soir ! Signe du destin ou non, on se dit qu'on a déjà bien avancé et qu'on ne veut pas manquer une telle occasion

Diane est super gentille et bienveillante, elle tient à nous montrer une course de bateaux Maori à laquelle sa petite fille prend part et nous faire visiter toute sa ville ! On va au bord de la rivière voir les "Waka Ama", bateaux dans une ambiance Maori, on visite l'unique l'ascenseur sous terrain de l'hémisphère sud qui fut construit en 1916, est toujours 100% original et permet d'accéder rapidement au quartier au sommet de la colline.


On rencontre sa première fille et ses deux petites filles puis on va chez sa deuxième fille Cassey et son mari Richard, Maori, avec qui on discute quelques heures de la culture Maori, on boit une bière (ou deux) et on est même invité à manger un repas délicieux de viandes qu'ils élèvent et découpent eux même, sauce aux champignons, maïs grillé, frites, crudités, et tout le tralala. On aurait pas pu rêver mieux

Ce qui est dingue c'est que ça n'en fini jamais ! Diane vit dans une superbe maison avec un grand jardin vue sur la mer, nous propose de dormir dans une de ses chambres d'ami, de reposer le dos de Ludivine dans son jaccuzi et termine la soirée avec nous en discutant face à la mer, regardant le coucher de soleil avec un verre de vin dans une main et une coupe de glace dans l'autre. On est subjugué par sa gentillesse et son hospitalité. On échange toutes sortes d'histoires, on compare les systèmes de nos pays et elle arriverai presque à nous donner envie de rester vivre en Nouvelle-Zélande


On va se coucher en se disant que ce matin on était deux perdus découragés sur le bord de la mauvaise route doutant de tout, ce soir on a passé une journée de fou et on a rencontré un paquet de locaux sympa et intéressants !


Vers Taranaki

Dimanche 25 Fév.

Le matin, bien reposés chez Diane, on mange ensemble un délicieux petit déjeuner et elle nous montre le jardin botanique, la mer et ses grandes falaises en constante érosion puis nous dépose sur la route. On a pas le cœur de recommencer le stop de suite, on se sent hyper privilégiés et tellement heureux d'avoir pu vivre cette expérience et partager la vie locale. On aurait jamais pu vivre tout ça en voyageant en bus, train ou même voiture de location... On est vraiment content de la tournure de ce périple !


On se remet à agiter notre panneau après 5 minutes de pause pour bien réaliser ce qui vient de se passer et en seulement 3 voitures, Mitchel s'arrête et propose de nous déposer à Stratford. Il s'y rend pour une course de voiture Speedway Full contact. Le concept, rouler à fond dans un oval en terre, gagner la course et éliminer les adversaires. Dans cette courses, il n'y a pas de règles, tous les coups sont permis. On en parle longuement, c'est hyper intéressant. 

Depuis Stratford, c'est Bobby, un drôle de retraité ancien chauffeur de camion qui ressemble un peu à à personnage des Ratz avec ses grandes lunettes rose fumées, ses dreadlocks jusqu'aux genoux, et sa veste en cuir. Il nous emmène jusqu'à notre destination : Le volcan Taranaki et son camping ! Là on fait quelques courses et on se met à écrire un peu toutes nos péripéties. Demain, si la météo le permet, on ira grimper le volcan endormi... 



Grimper Taranaki

Lundi 26 Fév.

Le mot du jour c'est Taranaki. Mont Egmont ou Taranaki, volcan endormi depuis belle lurette, il est visible à des kilomètres à la ronde vu que c'est la seule bosse dans le paysage. Cette bosse qui culmine à 2520m, on va aller la gravir si la météo le permet et pour l'instant ça semble bien partir ! 

Quand j'ouvre la tente à 6h, la vue sur le volcan est bien dégagée, ça devrait nous permettre de monter sans trop de soucis... On met tout nos affaires pour être parés et nos 2 prochains repas dans 2 petits sacs, on ferme la tente et on va vite sur la route tendre le pouce en espérant être assez chanceux pour parcourir en voiture les 10km qui nous séparent du début de l'ascension

Par chance, après seulement 1km parcouru, une des poignée de voitures qui passe par là si tôt décide de s'arrêter et nous dépose au pied du volcan. Fort heureusement parce que depuis sa voiture on constate que la suite de la route est super étroite, sinueuse et limitée à 100kmh. On aurait pas pu aller beaucoup plus loin... 

Quand on arrive au début de la marche, on est déjà sur le volcan, on remercie le chauffeur et on démarre l'ascension. Le premier tiers est sur un large sentier de gravillons noir cendre constamment entouré d'une végétation luxuriante. Chaque centimètre carré est remplis de toutes sortes de plantes qui se battent pour la lumière du soleil. Ce dernier nous fait voir des couleurs orangée dans l'épaisse couverture de nuages blancs qui ne laisse pas passer le moindre rayon.

En un peu plus d'une heure de marche on arrive à un petit lodge privé où on s'arrête sur un banc pour observer la vue et déjeuner. Il faut se limiter aux tartines beurre de cacahuète, on a pas pris de quoi faire de café... 

Après le lodge, on a fait un tiers du trajet, la suite s'annonce moins simple. Fini les sentiers accessibles en voiture, maintenant on fait quelques centaines de mètre dans les rochers déposés là par un éboulement, avant d'arriver à un escalier qui nous mène à la partie la moins amusante, la scorie


Lave refroidie, légère et fragmentée, elle s'est mélangée à des tas d'autres tout petits cailloux et forme la surface idéale pour faire glisser les chaussures... Avec peu de grip et beaucoup de peine, on avance un pas après l'autre sur la pente raide en ayant presque l'impression de reculer. Le vent se lève pour ne rien arranger, nous déséquilibre, et nous force à nous revêtir de plus en plus...


Après plus d'une heure de plus, la majorité de celle-ci passée dans la pénible scorie, on arrive à la dernière section, les 500 derniers mètres de dénivelé sont à faire sur des gros rochers d'andésite probablement formé par des coulées de lave. Cette partie est presque simple si ce n'est que le vent à doublé de force et nous pousse constamment dans toutes les directions et nous fait vaciller. C'est rude, froid et long. On s'arrête quelques fois pour s'abriter derrière de grosses formations rocheuses pour éviter les rafales qui battent l'arrête sur laquelle on progresse. Heureusement on y est presque, les poteaux qui tracent la route son numérotés depuis le sommet donc on les décompte pour suivre notre progression et bientôt on arrive au dessus du cratère !


On voit la neige coincée dans le cratère. On la traverse et remonte jusqu'au point le plus haut ! Ça y est ! On l'a fait ! En 3h30 de marche, on est arrivés au dessus ! La vue n'est malheureusement pas incroyable, les nuages nous ont suivi dans l'ascension et ont peu à peu tout recouvert d'un épais brouillard. On a juste le temps d'apercevoir le sol au pied de Taranaki mais seulement sur quelques centaines de mètres, on ne voit pas bien loin... On profite de notre exploit mais pas trop longtemps car le vent souffle toujours et on préfère rester en mouvement pour ne pas trop refroidir et surtout éviter une potentielle pluie que les nuages pourraient peut-être apporter... 


On redescend les gros rochers sans trop de difficulté, la scorie avec grande difficulté, beaucoup de jurons et de temps passés à glisser et dévaler quelques mètres sur les fesses. Le vent nous déséquilibre sans cesse nous faisant perdre nos appuis et les petites pierres sous les chaussures sont comme des milliers de billes qui nous empêchent de trouver un peu de repos...


De retour au lodge en autant de temps qu'il a fallu pour monter, on y mange maintenant notre lunch avant de continuer la marche jusqu'en bas. En chemin on rencontre Mary et Martin, deux néerlandais en long voyage comme nous. Ils font aussi pas mal de marche et de stop ce qui nous fait plein de sujet pour échanger et occuper nos esprits dans la dernière partie de la descente.


Pour quitter la montagne, on a la chance d'être pris en stop par de sympathiques français en PVT qui nous déposent devant notre camping où on a juste envie de poser les sacs, prendre un chocolat chaud et une délicieuse tarte aux pommes au restaurant et passer la fin de journée à ne rien faire... 

Le sort en décide autrement parce que aujourd'hui, lendemain de week-end, le restaurant est fermé. Hors de question de rester là dans notre tente et manger des nouilles un jour de plus, on plie bagage en 20 minutes et on se remet en route déçus de devoir encore marcher mais déterminés à trouver un meilleur endroit pour passer la nuit... 

Après 30min de marche, Nikki nous prend dans sa mini voiture où nos sacs rentrent à peine et nous dépose au village d'Egmont. Puis un pick-up nous voyant sortir de sa voiture se propose pour nous déposer au village suivant, Inglewood et enfin Josh, de retour du travail accepte de faire un détour de 20min pour nous déposer à Stratford. Décidément ces gens sont tous adorables !

Pour terminer la journée avec quand même un peu de confort, on va faire des courses au grand magasin puis on va cuisiner de délicieuses pâtes courgette & saucisse au Holliday Parc et on termine la soirée devant le seigneur des anneaux dans la tente.



Viser Tongariro

Mardi 27 Fév.

Levé de bonne heure, on doit faire sécher la tente pour la première fois après une nuit pluvieuse. On est prêts, sur la route 43 en sortie de Stratford pour emprunter la Forgotten Highway vers Tongariro. Après plus de 30 minutes d'attente, un vieux monsieur appelé Jim s'arrête pour nous signaler que c'est un mauvais choix de route pour Tongariro car bien qu'elle soit le trajet le plus court, elle est très peu empruntée et en partie fermée pour travaux. C'est dommage, on va devoir faire un détour de 100km pour la contourner et on a déjà réservé la hutte qui devrait nous accueillir ce soir. Espérons arriver à temps... 

Jim nous met sur la bonne voie et rapidement Thamotee, un fermier maori nous propose de venir avec lui jusqu'à New Plymouth. On discute de sa ferme et sa famille. Il est très attaché à sa culture et nous montre son village natal par lequel on passe justement. Il s'arrête pour nous montrer le Marae, lieux de rassemblement des Maori, et plusieurs plages magnifiques sur lesquelles les vagues viennent s'écraser avec force.


On perd un peu de temps mais on découvre de belles choses qu'on aurait jamais vue autrement. Thamotee est super content d'avoir pu partager tout çà avec nous et semble encore plus reconnaissant que nous de notre échange. Il nous dépose finalement à Urenui, village important dans sa culture car c'est le premier village d'arrivée des Maoris en Nouvelle-Zélande. 

A peine sortis de la voiture, on tend le pouce à nouveau et en 2 minutes, une dame qui nous remarque un peu tard fait demi tour pour venir nous rechercher. Elle propose de nous déposer à Mokau et le trajet jusque là est splendide. La route est entre la mer et les montagnes entre lesquels il n'y a que quelques centaines de mètres puis on rentre un peu plus dans les terres ou l'on semble être sur un grand plateau fourni de collines verdoyantes sur lesquelles pâturent les moutons (c'est pas tous les jours qu'on conjugue ce verbe...). On se sent vraiment dans un endroit très spécial, vraiment comme dans le hobbit ! 

On s'arrête encore deux fois pour observer des lieux un peu spéciaux où une rivière se jette dans la mer et les roches sont creusées et polies par les mouvements des eaux, résultant en un gros canal naturel et quelques grosses roches dressées fièrement au milieu des vagues. 


Arrivés à Mokau, on s'arrête sur un petit banc vue sur mer pour manger notre repas du midi, des restes de pâtes, froides, puis dès le festin fini, on tend à nouveau le pouce et il ne faut pas 10 minutes pour qu'une voiture s'arrête. Le gars est agent immobilier, la conversation est un peu compliquée avec lui. Toutes nos questions sont répondues par oui ou non et toutes les siennes auxquelles on répond en essayant de faire prendre la sauce terminent par un "Ooh yeah OK..." de sa part. On passe quand même 45 minutes ensemble dans la voiture jusqu'à ce qu'il nous dépose au tournant après Piopio.

On sort de sa voiture, le salue en partant et on traverse la route. Une voiture arrive dans notre direction donc on court pour dégager la route et, sait on jamais, je tends le pouce. Incroyable, ça marche, la voiture s'arrête et c'est Andrew, avocat d'affaire qui nous emmène maintenant jusqu'à 10km de notre destination finale. La discussion est plus fluide et intéressante avec lui. Quand on arrive à National Park, à 10 minutes de voiture de la hutte qu'on a réservé pour ce soir, il propose de nous déposer à notre destination car il est un peu en avance. On accepte bien sûr et il nous dépose au centre d'infos où l'on va essayer de déposer nos gros sacs pour ne pas les avoir pendant les 20km de balade de demain... 

Surprise surprise, le centre d'infos est fermé, la hutte à 10km, et on a vraiment pas envie de faire la marche avec les sacs. On pensait arriver plus tôt et avoir le temps de tout mettre en ordre mais les 100km de détour de l'autoroute fermée nous ont beaucoup ralenti... 

Tant pis, on va perdre notre logement mais on va aller au camping, se poser, trouver une solution pour les sacs et faire le crossing un autre jour... Vu qu'il pleut, on va d'abord se réfugier dans la cuisine du camping sans poser la tente et là qui rencontre-t-on ? Gatien et Delphine qui ont eu la bonne idée de réserver le même camping que nous et qui feront le crossing demain ! On passe la soirée avec eux et on mange nos nouilles qu'on a gardé pour les situations désespérées... Demain on ira faire des courses et prévoir de quoi faire le crossing le jour d'après en toute sérénité... 


Crossing reporté

Mercredi 28 Fév.

Cette nuit, il a fait 6 degrés et super humide... Les sacs de couchages prévus pour un voyage où on suit l'été n'ont pas suffit et le froid nous a empêché de trouver le sommeil profond et on a tous les deux fait une succession de siestes de 20min... 

Après le petit dej, on doit remplir notre seule mission de la journée : faire des courses ! Le premier magasin est à 3h45 de marche donc on fait du stop mais la faible fréquentation de cette route en cul de sac n'aide pas. Par chance, après 1h30 de marche et de refus des touristes qui passent en camping car, un jeune local qui revient du travail nous charge et nous dépose au magasin... 

On achète de quoi tenir 3 jours histoire de ne pas devoir revenir et on se remet en route dans l'autre sens. Cette fois, on a pas envie de marcher car une tempête s'annonce au loin. On a aussi beaucoup plus de chance, un couple nous charge après 30min d'attente.

De retour au camping, on prépare notre traversée de demain, on prévoit de faire les 19km de traversée et d'ajouter à ça les 10km qui nous séparent du début de la marche pour éviter de devoir prendre une navette bien chère à 100$. 30km au total, avec du dénivelé ça va être costaud. On va donc se coucher pas trop tard pour être en forme et debout avant le soleil ! 


Tongariro Crossing

Jeudi 29 Fév. 

Levés à 5h30, on laisse toutes nos affaires dans la tente et on emporte juste de quoi déjeuner, dîner et le nécessaire pour la marche. À 6h, on est prêt pour la grande traversée surtout que la météo annonce une journée idéale de grand ciel bleu ! 

La première étape consiste à rejoindre le début de la traversée via une autre balade qui démarre au camping et fait 10km. On est un peu en hésitation car la dame du centre d'infos qu'on est allé voir hier nous a dit qu'elle ne recommanderai pas de combiner les deux balades... Heureusement, on croise assez vite un gars qui nous annonce qu'il est parti pour faire la grande randonnée de 4 jours, 45km, en une journée... On se dit qu'au moins, il y a plus fou que nous

Le nez dans les étoiles mais les yeux sur le tracé, on avance d'un bon pas dans les sentiers déjà bien creusés par le passage de tous ceux venus ici avant nous... Au vu de l'heure, la lampe de poche est nécessaire pour éviter rochers et racines mais petit à petit la lune fait place au soleil et on découvre le paysage. On avance dans une grande plaine boueuse au pied des montagnes, remplie de végétation verte et de quelques fleurs roses. Au loin, les premiers rayons de lumière éclairent en mosaïque les faces ouest des montagnes.


C'est difficile de choisir entre regarder le paysage ou nos pieds mais il faut continuer d'avancer ! À un rythme d'un peu plus de 4.5km/h, on saute partout comme des cabris pour gravir les obstacles de ces sentiers parfois aussi profonds que nous.


En 2h, on arrive à la hutte, marque des 10km parcourus et du début du Tongariro Crossing. On s'y arrête une demi heure pour manger nos tartines de beurre de cacahuète, sempiternel déjeuner... 

En sortant, le soleil montre le bout de son nez mais toujours caché par d'épais nuages qui semblent fortement coincés sur la montagne qu'on va gravir aujourd'hui... Pas découragés et toujours au même rythme, on fonce vers le sommet en dépassant des tas d'autres marcheurs. Au fur et à mesure qu'on progresse et qu'on monte, l'environnement est de plus en plus austère, les nuages denses et le vent de plus en plus fort mêlé aux pierres volcaniques noires et menaçantes nous donnent vraiment l'impression de se rapprocher du Mordor !


On monte encore et toujours, sans ralentir et sans rien voir à cause de l'épais brouillard. Quand on arrive au dessus du cratère rouge, on devrait voir une grande plaine d'altitude entourée de montagnes puis deux lacs aux couleurs bleu et verte époustouflantes mais au lieu de ça, rien... Purée de pois... Les lacs sont à peine visibles quand on a le nez dessus mais sans lumière et sans la beauté du paysage à perte de vue, c'est un peu triste...

Le vent nous chasse à presque nous en faire tomber, on essaye même de faire une pause de 20min pour laisser passer le mauvais temps et peut-être profiter d'une éclaircie mais rien... Alors on trace... Après le cratère rouge, le plus beau et le plus haut est passé, le reste n'est que descente dans la vallée... Alors on descend sans vraiment savoir ce qu'on loupe jusqu'à arriver hors du nuage et on aperçoit alors la vallée et les lacs de Taupo et Rotoaira mais difficile de s'en réjouir vraiment au vu de ce qu'on vient de manquer... Quelques fumerolles au loin nous réjouissent un peu mais le sentier dur de tapis de plastique fait qu'on ne parvient pas vraiment à profiter pleinement. Le genoux commence à souffrir et on se réjouis d'arriver au bout. 


Après un lunch au bord du sentier et encore quelques derniers kilomètres dans les forêts, on arrive enfin à l'arrivée ! De 6h à 14h et avec 1h15 de pauses, on a fini notre défi du jour ! 30km de marche via le Tongariro Crossing ! Pas peu fiers et bien fatigués, il ne nous reste plus qu'à rentrer en stop et prendre un bain pour reposer les gambettes !


Chose faite, on partage une bière et le souper avec Daniel et Véro, couple de français en vacance, qui ont eux aussi fait la marche aujourd'hui et ils nous proposent très gentiment de nous emmener vers Taupo demain vu qu'ils voyagent en Van et que c'est sur leur route !

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De Queenstown à Picton
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