Après une courte escale à Sydney, on décolle enfin pour le Chili à 12h le 13 mars. Après 12 longues heures de vol ininterrompues, on arrive à 11h le même jour. Passer la barrière de la date, c'est cocasse...
Depuis le ciel on aperçoit la cordillère au loin. On arrive au dessus de Santiago, une grande plaine hyper plate fracturée par les montagnes. L'entièreté des zones plates sont occupées et découpées en quartiers et en zones bien définis. Certains avec des gratte ciels, d'autres des maisons plus ou moins modestes.
L'immigration est d'une simplicité dingue tant mieux parce que après 24h de trajet sans réussir à trouver le sommeil, on a plus vraiment la tête bien vissée sur les épaules. On récupère les bagages, réserve une chambre et un uber pour s'y rendre et une fois sur place il faut encore attendre 2h que la chambre soit prête. Tout ça on le comprend et communique avec notre excellente maîtrise du cafouillage en español ! Alors on s'affale dans les divans à la réception et on fait de notre mieux pour ne pas tomber de fatigue. Dès que la chambre est prête, on cafouille encore un peu dans la langue de Pablo et on nous accompagne à la chambre dans laquelle on tombe sur le lit et on passe une nuit infernale jusqu'à 10h le lendemain...
Santiago du Chili
Jeudi 14 Mar.
Visite de la ville de Santiago. Première destination la colline Santa Lucía qui offre un peu de verdure, un peu de fraîcheur, un peu de hauteur et un point de vue différent sur la ville.
Après avoir fait le tour de la petite colline, on redescend dans les rues pour découvrir ce qu'elles proposent et s'imprégner de l'ambiance. Y a beaucoup de monde, des tas de gens y vendent toutes sortes de choses étalées sur des draps au sol. On y goûte une boisson locale, le mote con huesillo, jus de pêche avec du blé au fond du verre et une pêche séchée qui flotte au dessus. C'est déroutant mais pas mauvais !
On se balade sur la place d'armes, place centrale de Santiago et on cherche à manger. Après un menu sympa et pas trop cher qui nous change des prix de Nouvelle Zélande, on va découvrir la Cerro San Cristóbal, une grosse colline cette fois qu'on gravit à pied et qui nous mène à ceux de la vierge marie, de marbre, veillant sur la ville. On se promène dans ce grand parc de sommet en sommet pour voir les différents points de vue. Il est remplit de végétation et nous offre une chouette pause de l'activité de la ville. On y croise notre première araignée, une mygale rose du Chili. Elle fait la taille d'un sous verre mais est relativement inoffensive...
On termine la journée fatigués (encore) après nos 15km à travers la ville et les collines et on mange une petite pizza qu'on emporte pour manger sur la terrasse de l'hôtel. Une chouette découverte de la capitale chilienne !
Valparaíso
Vendredi 15 Mar.
Ce matin, c'est pas la grande forme... Peut être du au jet lag, qui sait... Ça tombe bien on quitte la ville et on a juste à prendre le bus et se laisser mener à Valparaíso.
Une fois arrivés, on met nos gros sacs de 20kg sur le dos, traverse tout le centre, passe devant des belles fresques murales, gravit des centaines de marches pour arriver sur les collines, passe devant le chien qui dors, tous les chats de gouttière, le gars avec son petit stand qui vend de l'encens et des petits joints d'herbe, pour enfin arriver à la Casa Azul, notre auberge pour deux jours. L'ambiance est radicalement différente de ce qu'on a vu en Nouvelle-Zélande !
Une fois les sacs posés, on passe l'aprem à préparer la suite du voyage, considérer les différentes options et construire notre plan en fonction de la météo et des avis qu'on recueille. On va aussi se promener dans les parcs de la ville pour la découvrir un peu puis on rentre pas trop tard en espérant aller dormir tôt et passer une bonne nuit pour se remettre une bonne fois du décalage...
Évidemment c'est en rentrant à 20h à l'auberge qu'on fait des rencontres intéressantes avec deux françaises, Roxane et Lisa qui adorent le Chili, n'arrivent pas à le quitter et peuvent donc nous donner pas mal de conseils sur ce qui vaut la peine d'être vu. Ça veut dire que l'idée d'aller dormir tôt est abandonnée et qu'on discute jusqu'à bien tard jusqu'à ce que, morts de fatigue, on grimpe dans les sarcophages qui nous servent de lit dans cette chambre cagibi... On a l'impression d'être Harry Potter et Dobby sous l'escalier...
Les Cerros de Valpo
Samedi 16 Mar.
L'idée ce matin c'était de démarrer la journée bien tôt avec une visite guidée de Valparaíso de son surnom Valpo. Cela dit notre nuit n'a pas été de tout repos, je suis encore bien accablé par le refroidissement/fatigue/mal-être mystère qui me suit depuis 2-3 jours et Ludivine a mal dormi. On déjeune alors à notre aise et on va découvrir les quartiers sur les collines, les cerros, par nous même !
Pour passer de la ville aux cerros, on emprunte les funiculaire, ascenseurs à câbles qui roulent sur une pente à 45 degrés. Pour cent pesos ou 10 centimes d'euros par trajet, c'est une façon hyper abordable d'éviter de faire 500 mètres à pied. Ici en haut, l'ambiance est très différente de la ville d'en bas, les nombreuses maisons colorées se partagent la place disponible ne laissant à la colline que juste assez de place pour quelques routes ou chemins étroits souvent parcourus d'escaliers pour aider à les gravir vu la forte pente. Sur les murs des maisons, des tas de fresques d'animaux, de personnes ou de paysages représentent la vie locale et embellissent les rues. C'est d'ailleurs une des raison principale de la popularité du quartier.
Après avoir parcouru les cerros dans tous les sens, on redescend dans la ville pour trouver un resto qui nous permette de goûter la nourriture traditionnelle locale. On s'arrête dans un endroit charmant et ne comprenant pas la moitié de ce qui est écrit sur la carte, on choisi de commander les plats qui sont écrits en grands sur les murs et les affiches, "Congrio a la pobre". Le serveur nous apporte alors des assiettes chargées d'une montagne de frites, elle même sous un poisson entier frit et deux gros œufs au plat. Une portion qui ferait pâlir un amateur de mitraillette belge. C'est copieux et assez gras mais aussi plutôt bon ! Une belle découverte ! Dans le reste du Chili, ca s'appelle Chorrillana.
Le ventre bien plein et les jambes bien lourdes, on rentre à l'auberge se reposer un peu, digérer tout ça et encore se forcer à faire des choix pour la suite du voyage. On se dit qu'on va probablement se concentrer sur le Chili, l'Argentine et la Bolivie pour les deux mois qui viennent. Adieu la Colombie...
En début de soirée on ressort dans les parcs emplis d'une ambiance de samedi soir plutôt chouette et vivante car ils sont bondés et des troupes de musiciens y font des représentations avec danseurs et danseuse. On continue notre découverte de la nourriture locale en commandant un completo italiano, hotdog chilien chargé d'avocat, tomate et mayonnaise. Encore une fois, là où on s'attendait à recevoir un hot-dog classique, celui qu'on reçoit fait un bon 30cm et nous cale pour la soirée !
Cette fois on va pouvoir enfin aller dormir pas trop tard, moi n'ayant enfin plus mal à la tête, je pressent une bonne nuit, les étoiles sont alignées... Jusqu'à ce que Rodrigo ou qu'importe son prénom, notre seul colocataire dans cette chambre de 3, rentre complètement bourré à 2h du matin et se mette à ronfler comme toute une équipe de rugby... Le clavaire continue, Lu va dormir dans le salon, moi, visiblement moins sensible, les bouchons pressés dans les oreilles, je ferme l'œil sans trop sourciller...
Bus to Curicó
Dimanche 17 Mar.
Ce matin on quitte l'auberge après le petit déjeuner pour se rendre à la gare des bus. Le Turbus de 10h nous emmène vers Curicó, ville qui donne accès au parc national de Siete Tazas.
A Curicó, on marche 45 minutes dans les rues a la recherche de notre Airbnb. Une fois arrivés on rencontre notre hôte qui comprend sans trop de difficulté qu'on est des quiches en espagnol et nous prend sous son aile en demandant lentement si on a pas trop chaud, soif ou faim. On répond gentiment non à tout mais elle nous force presque à la suivre dans la cuisine, ce qu'on fait pour être polis, et elle nous cuisine 2 morceaux de viande avec du riz et une salade de légumes. On fait ce qu'on peut pour communiquer avec nos bribes d'espagnol mais autant on peut prendre le temps de réfléchir pour parler, quand il s'agit d'écouter et comprendre, ça va souvent trop vite pour nous...
Quand elle part, on fait la vaisselle puis remonte dans la chambre se reposer vu que Lu n'a presque pas dormi la nuit passée. Le soir on regarde la société des neiges sur la télé de la chambre, un film sur un crash d'avion entre Argentine et Chili. On est à deux pas du lieu du crash et on ne prend pas l'avion avant plusieurs mois donc ça semble opportun. On sort juste vers 20h pour aller chercher à manger, la seule chose ouverte est une petite roulotte dans la rue, on y prend un completo bien meilleur que celui de Valpo, on se fait doucement à la vie Chilienne...
Siete Tazas
Lundi 18 Mar.
Réveil bien matinal pour aller à Siete Tazas. On a entendu que c'était un parc national magnifique avec des cascades en cascade, comprenez qu'elles se jettes les unes dans les autres. On crois comprendre que pour y accéder il faut prendre un bus depuis Molina. Pas de soucis, on démarre en uber vu qu'il n'y a pas de bus Curicó/Molina avant 15h.
A Molina, on découvre que le bureau de la compagnie des bus est fermé. Étrange, on cherche et on demande timidement autour de nous et effectivement on nous dit que les bus ne roulent pas aujourd'hui mais qu'on peut y aller avec une combinaison de minibus et auto-stop... Normalement il y a un bus tous les jours à 11h pour siete Tazas mais pas àjd... Va savoir pourquoi...
Du coup on prend le colectivo de 10h30 pour Fuente de agua en espérant pouvoir faire les 30km derniers km qui nous sépareront du parc en stop. En effet, c'est pas mal. Il y a très peu de voitures mais celles qui passent ont tendance à s'arrêter. On rencontre Andrés transporteur de bois au volant de son gros camion, puis Manuel, propriétaire d'un camping. On ne sait pas leur parler de grand chose si ce n'est échanger sur d'où on vient, ou on va...
Quand Manu nous dépose, il reste 1 heure de marche jusqu'à la première cascade qui n'est pas la très connue Siete Tazas mais c'est mieux que rien. On se dit que si on va plus loin on en a pour des heures et on est pas sur de rentrer avant la nuit... On marche donc jusqu'à arriver devant la cascade. C'est très beau mais on est assez loin, impossible de descendre la falaise donc on est un peu comme rapunzel, coincés sur ce balcon.
On voulait y aller, faire un trek dans la nature et voir la cascade, au lieu de ça on a vu la cascade et fait un trek dans les chemins poussiéreux plein de travaux... Tout n'est pas perdu mais on est un peu déçus...
Sur le retour, après notre heure de marche dans l'autre sens et une rencontre avec des chiens qui nous suivent pendant 30min comme si on se connaissait depuis toujours, deux automobilistes s'arrête, proposent de nous déposer vers Molina et nous apprennent que, au Chili, les parc nationaux sont fériés le lundi... Voilà pourquoi tout est si vide....
Pour le reste du trajet on essaye de parler mais on est trop nuls, cette fois ils ne comprennent même pas ce qu'on essaye de dire. J'espère qu'on va quand même un peu finir par apprendre et savoir échanger... On termine le trajet jusqu'à Curicó dans un petit bus et on va se ranger, frustré sur le lit à chipoter sur l'ordi !
On sort de notre caverne vers 19h pour aller manger à la petite roulotte deux rues plus loin et ce soir il y a peu de monde devant alors la dame nous fait la discussion. Elle comprend vite qu'on parle español comme des vaches anglaises alors elle parle doucement et n'hésite pas à répéter et paraphraser. Elle nous explique tout son menu, nous conseille sur les meilleurs choix de nourriture et se présente ainsi que sa fille, Pecha y Vale. Pendant qu'elle prépare les empanadas con pochoclo, on se dit que les gens sont quand même plutôt charmant que qu'on apprécie de plus en plus les locaux et les découvertes malgré les difficultés inhérentes à l'arrivée dans une nouveau pays, une nouvelle culture...
Voyage en Bus
Mardi 19 Mar.
Levé tôt, on doit se rendre à la garde des bus pour 8h40 histoire d'attraper le bus qu'on a réservé pour aller à Puerto Montt, porte d'entrée sur la Patagonie où l'on compte passer quelques jours. Plus bas, on ira pas, il y fait trop froid, mauvais, et ça prendrait trop de temps de trajets...
On fait rapidement nos sacs et on descend déjeuner en espérant partir à pied dans 15 20minutes. Pendant qu'on mange, notre hôte Sandra nous présente à son mari Luis et on discute, il est hyper sympa, nous donne des tas de conseils de voyage sur le Chili, les villes intéressantes, les coins a éviter etc... Nos 15 minutes sont vitre grignotées alors on décide qu'on va prendre un Uber plutôt que marcher pour pouvoir profiter encore un peu des bons conseils de Luis (et des bon sandwich de Sandra !). A ce moment, Luis propose de nous amener à la gare, c'est super gentil mais on refuse, il insiste, on accepte, et annule le Uber.
On monte dans la voiture, démarre, les rues sont pleines de voitures, ça va être serré ! En plus un train traverse le passage à niveau et bloque toute la circulation ! Luis klaxonne pas mal et roule au mieux, Sandra derrière donne des conseils d'itinéraire. Vu qu'elle est livreuse, elle connaît bien la ville et nous on serre les fesses en priant pour arriver à l'heure et pas louper le bus.
On arrive devant le bus sur le point de partir ! Je cours trouver le chauffeur, le fait attendre 2 minutes en agitant les tickets ! Sauvés ! On met les sacs dans la soute, remercie et salue chaleureusement nos deux nouveaux chiliens préférés, ajoute un selfie muy rápido puis on file dans le bus en leur agitant nos mouchoirs... C'était vraiment moins une !
Le bus nous balade pendant 11h de trajet tantôt à travers de beaux paysages, tantôt à côté de champs en bruli qui cachent fort la vue, tantôt entouré de condensation sur les vitres qui fait qu'on a aucune idée de ce qu'il se passe dehors.
Le gars vient nous chercher au moment de sortir à notre arrêt, super service, impossible de se tromper, et on commande encore un uber pour les derniers 15 kilomètres jusqu'à l'auberge pour se prémunir des dangers potentiels de la nuit, conseil de Luis !
Puerto Varas
Mercredi 20 Mar.
On se réveille dans un grand lit plein de couvertures bien lourdes, l'odeur du feu de bois dans les narines, dehors il fait frais, comme un goût d'automne dans l'air... Ca nous avait manqué ! Le petit déjeuner est inclus et est hyper copieux, salade de fruits, jus de melon pressé, pain, gâteau, c'est du tonnerre ! Et notre hôte est hyper sympa, très tranquille !
On va aller voir le village et des curiosités. On enfile pulls et vestes et on se balade dans les rues jusqu'à un beau point de vue, puis l'église du village, puis la jetée qui nous donne une première vue sur les volcans qui bordent le lac et enfin jusqu'au Musée de Pablo.
C'est un ancien bâtiment technique de la ville qui a été confié à un artiste peintre qui a comme projet d'en faire un musée. Il y expose ses peintures dans de vieux cadres en bois recyclés, faits de têtes de lits, armoires et fenêtres... Le bâtiment qui était anciennement une salle des machines à bien évolué car l'artiste aime aussi la construction et à fait toutes sortes d'annexes étonnantes. De la maison on passe à une classe d'école, de la classe à un bateau et du bateau au bus. Tous collé ensemble comme un grand bâtiment ! Dans le bus on rencontre Pablo et Sophie de Buenos Aires qui nous donnent plein de bons conseils pour notre futur voyage en Argentine ! De retour dans le centre, on mange une petite bouffe en terrasse, puis on rentre à l'auberge pour éviter la pluie, faire du montage, et discuter musique avec notre hôte, qui ressemble comme deux goutes d'eau à Hermes Conrad.
Osorno y Petrohue
Jeudi 21 Mar.
L'activité principale de la région en dehors du beau petit village, selon internet, c'est le volcan d'Osorno qui veille sur les alentours depuis ses 2500m d'altitude. On choisi donc d'aller y jeter un œil en y faisant un trek à son pied. La météo annonce un voile gris mais il tarde à apparaître alors on prend le risque d'y aller !
On arrive à Petrohué après un peu plus d'une heure de trajet en colectivo. Le ciel est entièrement dégagé, pas un nuage en vue, le soleil prend toute la place, on dirait qu'on a de la chance ! En commençant le trek, on rencontre Raphaël, jeune italien de 21 ans qui voyage et a bien envie de discuter. On l'accompagne pensant 2 heures en grimpant jusqu'au point de vue. Pour y arriver on doit d'abord traverser des lits de rivières asséchée sur du sable noir, et au fur et à mesure qu'on avance et qu'on prend de l'altitude sur le flanc du volcan, on découvre le lac "Todos los Santos", grande étendue d'eau bleue captive des hautes montagnes qui l'entourent.
Quand on arrive enfin au point de vue, on voit plusieurs pics enneigés dont l'un d'eux hyper imposant, le plus haut de tous, Tronador, triomphant au loin, forme la frontière avec l'argentine qu'on visitera dans quelques jours...
Après avoir croqué dans un bout de ciabata en guise de lunch et contemplé la vue pendant de longues minutes, on se décide à redescendre. Raphaël ne nous suit pas alors on marche d'un bon pas en nous rappelant des souvenirs d'école, et en partageant des envies pour le futur...
Comme la balade fut plutôt courte, on devrait avoir le temps de faire un petit arrêt supplémentaire sur le trajet du retour. On reprend un bus vers les chutes d'eau de Petrohué, lieu assez touristique mais qui offre une vue absolument splendide entre force de l'eau qui s'écrase contre les rochers et tranquillité des volcans endormis au second plan. On arpente les sentiers d'un bon pas histoire de tout voir avant que le parc ne ferme puis on rentre à l'auberge bien fatigués de l'activité de la journée.