Maragua y Camino de Los incas
Mercredi 26 Avr.
Direction Chataquila, point de départ de la marche mais pour cela il faut d'abord prendre un bus à 8h30 qui démarre d'une petite place à 25min de l'hostel ! Début de journée sportif, déjeuner muy rápido, dépôt d'une partie de nos sacs dans un local sous clé, course à travers la ville pour attraper le bus et c'est parti ! 1h de bus et une rencontre sympa avec deux allemands de Aachen plus tard, on arrive à Chataquila.
C'est ici que commence le début de la balade et très vite on se sépare du couple d'allemand qui tardent à faire leurs sacs et s'enduire de crème solaire. Le début de la marche est simple et super agréable ! On descend la montagne par le chemin pré-hispanique, dit des incas. Composé de grosses pierres enfoncées dans le sol et tassées par les années, c'est bien stable en dehors des quelques zones d'éboulements !
La vue est magnifique, on voit bien loin, les flancs des montagnes alternent terre rouge et arbres verts et le tout est splendide sous le soleil. Quand on arrive proche du village, on fait une petite pause au pied d'un grand arbre pour manger une pomme, s'abriter du soleil quelques minutes puis repartir ! On y croise brièvement les allemands qui nous suivent de peu. Eux nous disent qu'ils comptent prendre le chemin le plus sûr et suivre la route pour contourner les montagnes. Nous, évidemment, on est un peu plus attiré par le chemin de rando peu défini, le long de la rivière et dans les sentiers non balisés...
On quitte donc Wendy et Grégory et on arrive vite au péage du village qui nous soutire 20bob par personne pour l'utilisation du chemin des incas. Pas sur que ce soit tout à fait officiel mais Lu est trop honnête et refuse de passer devant la cahute sans s'arrêter et demander le prix... Je paye à contre cœur et en profite pour demander l'avis du local. Quel est le chemin le plus intéressant ? Il me répond sans hésiter que le petit sentier est bien mieux, ce qui fixe notre choix !
On continue la route pour quitter le village et trouver le fameux sentier qui nous emmène dans un ravin fait de mini gravier et sable qui se dérobent sous nos pieds, c'est déjà très vite l'aventure ! En bas du ravin, on retrouve un petit chemin au bord de prairies ou ruminent quelques chevaux. Lu aperçoit au loin un petit chien, un de ces chiens brun clair au museau noir typique d'Amérique du Sud (un Black Mouth Cur). On l'appelle et il vient vers nous comme un fou et nous saute dessus de joie ! On lui fait quelques caresses puis on le laisse pour continuer notre marche mais il en décide autrement, il nous suit ! Pas de problème, il fera sûrement demi tour quand il sera trop loin de chez lui...
On continue le chemin et on voit une énorme falaise à notre droite, comme si la montagne avait été coupée en deux, sûrement le travail de l'érosion de la rivière qui passe juste devant... C'est super impressionnant !
On croise un chien de berger qui accompagne un troupeau de moutons et à bien l'intention de nous tenir à l'écart ! Ne voulant pas se faire croquer la cuisse en pleine montagne loin de tout, on flippe un peu et ramasse un bâton pour se protéger. On comprend aussi que notre ami Jay le chien ne nous sera d'aucune utilité, c'est une vraie flipette et il se cache derrière nous !
Depuis qu'on a quitté le village et le péage, il n'y a pas une zone d'ombre, pas un nuage dans le ciel, et le soleil est extrêmement chaud, il fait brûlant ! Il est 13h30 et on meurt d'envie de s'arrêter mais on repousse l'échéance jusqu'à trouver un coin d'ombre ! Heureusement on fini par arriver au pont qui traverse la rivière et à ses côtés, quelques hauts arbres qui nous permettent de s'abriter du soleil quelques instants et manger nos sandwich mayo légumes !
Vient le moment de traverser le pont suspendu mais il est usé par les années et n'est plus tout à fait droit... On se sent peu confiants jusqu'à ce qu'une petite fille le traverse depuis l'autre rive dans notre direction... Il a bien l'air utilisé, alors allons-y, mais un par un... On ne sait jamais !
Tout va bien, on est tous les deux de l'autre côté sans avoir cassé ni planche, ni pont ! On a fait un peu plus de la moitié de la distance qui nous sépare du petit village où l'on dort ce soir mais il reste encore à monter beaucoup ! On grimpe les montagnes péniblement, la chaleur et le poids des sacs sur nos dos amplifient l'effort et l'altitude qui limite notre respiration n'aide en rien ! Heureusement, le chemin en vaut la peine, on voit des rivières qui longent des terrasses naturelles hyper rectiligne, créés par les strates de roches qui forment la montage, jusqu'à se transformer en cascades. On remonte la montagne sur plusieurs centaines de mètres en ne croisant toujours personne, seules quelques ruines de maisonnettes et pas dans la terre nous confirment que la région n'est pas complètement déserte.
La grimpette est rude et ne ralenti pas ! Entre l'effort, le soleil, et le souffle, le moment est assez difficile. On décide de s'arrêter à l'ombre pour se reposer quelques minutes et boire un peu d'eau de notre gourde chaude mais quand on doit redémarrer, Lu nous fait une petite hypotension. Sieste obligatoire, on s'arrêter quelques dizaines de minutes les pieds en l'air et ça a l'air de plaire beaucoup à Jay, notre chien qui nous suit toujours et avait bien besoin d'une pause aussi !
Quand Lu est à nouveau sur pied on recommence à marcher et bien évidemment, on continue de monter ! Passage un peu technique, on doit traverser un plan bien incliné de scorie, petits graviers qui glissent sous nos pieds et nous promettent une chute de plusieurs dizaines de mètres sur les fesses jusqu'au fond du ravin si on ne fait pas bien attention ! On se promet donc d'être prudents et on avance avec précaution sur ces petits chemins de traverse !
Heureusement c'est le dernier passage technique, on arrive maintenant dans de grandes plaines d'herbe rase pleine de jolies petites fleurs blanches. Voilà qui est bien plus rassurant, sauf qu'un chien nous aboie encore dessus et nous poursuit ! On ramasse un bâton, accélère le pas, et on réussi à le garder à distance !
Ouf, sain et sauf une fois de plus, je jette le bâton et on reprend notre souffle et nos esprit... Puis on entend grogner... A deux mètres de nous, un gros chien noir, crocs sortis, visiblement peu content de nous voir sur son territoire ! Le bâton est trop loin, je grogne aussi de ma grosse voix pour garder le chien à distance et on marche à reculons d'un bon pas tout en ramassant des pierres au cas ou... On fait quelques centaines de mètres en gardant un œil bien ouvert sur nos arrières et on fini par distancer ce chien qui nous a fait bien bien peur ! Désormais, je décide de garder quelques pierres dans mes poches et d'en ramasser à chaque fois qu'on approche d'une maison !
On continue de marcher dans les champs raz décorés de fleurs blanches et on grimpe encore, on arrive au dessus du cratère, aux abords du village de Maragua. Lu va de moins en moins bien, on s'arrête une fois de plus quelques minutes mais cette fois, au moment de se relever elle ne voit plus rien... Elle doit être fortement en manque d'énergie ! Alors qu'elle est couchée les jambes surélevées, arrivent au loin nos camarades allemands qui m'aident à la remettre sur pied avec le remède universel, un morceau de chocolat ! Ça lui donne la force de marcher les 15 dernières minutes qui nous séparent du village !
On y est relativement tôt, vers 16h30, et on réserve une chambre dans une ferme/auberge pour s'offrir un peu de comfort. Vu l'état du Lu aujourd'hui, je décide qu'on utilisera pas la tente ! Les gens ramassent les patates dans les champs et nous on, va se poser sur les lits pour récupérer de cette longue journée de marche ! À l'heure du souper, les allemands nous retrouvent pour faire quelques parties de cartes et le fermier, nous apporte quelques patates cuites au feu de bois en guise d'apéritif !
Le soir, on mange une grosse assiette de soupe de pâtes et pommes de terre, le tout bien épicé, en discutant avec le fermier (en espagnol/quechua) de sa vie, de son travail, etc... Le village compte 200 habitants et la plus part vivent, comme lui, principalement de l'agriculture avec des récoltes de pommes de terre, blé, orge, maïs, etc...
Le chien est toujours avec nous, on lui donne quelques restes et beaucoup d'attention. Il dormira dehors malgré les nombreuses tentatives de Lu de le faire dormir avec nous dans la chambre...
Maragua Potolo
Samedi 27 Avr.
Réveillé par la radio hurlante du voisin, je sors vers 6h30 constater que Jay est toujours là. Ce n'est pas une grande surprise ! Il nous suit partout et il est même rentré dans la chambre au beau milieu de la nuit pour nous débarrasser des pelures de patate du fond de la poubelle.
Petit déjeuner léger à 8h puis mise en route rapide pour espérer éviter les heures les plus chaudes, arriver tôt, et ne pas louper le bus de fin d'après midi pour rentrer à Sucre.
On remonte le cratère, plusieurs centaines de mètres de dénivelé un peu pénibles mais dans un environnement magique. On traverse les champs de blé, maïs, orge et malte, on croise des troupeaux de moutons, vaches et ânes tous mélanges, la vue derrière nous est de plus en plus balle à mesure que l'on grimpe,... Il n'y a quand même pas trop à se plaindre...
Une fois en haut, enfin au dessus du cratère, on a vue sur des nouvelles montages et de nouveaux champs, sur le chemin on croise des petites dames aux tissus colorés et chapeaux melons qui nous saluent en quechua. Les gens travaillent en famille au champ et nous saluent en nous faisant comprendre qu'il ramassent eux aussi des patates. D'autres se baladent en famille à 7 ou 8 avec 2 ânes, 2 vaches, des chiens chèvre et moutons...
Après 8km on arrive au point d'intérêt de la journée, des traces de dinausores. Le chemin qu'on suit devient de plus en plus vague mais on est accueilli au milieu de nulle part par un petit gars qui se présente, nous soutire 20 bolivianos par personne contre un ticket officiel, et nous pointe du doigt 3 endroits où l'on peut voir des traces dans la roche ! Dans la paroi rocheuse on peut voir des grandes traces de diplodocus mais aussi des empreintes à 3 doigts, supposément d'un plus petit carnivore. Enfin on trouve aussi des tas d'empreintes plus petites encore, comme un troupeau de grosses poules. Le tout est complètement pris dans la roche et donc inaltérable.
Dernière montée, le reste sera de la descente mais il faut encore arriver au sommet. Il est midi passé, on a déjà marché beaucoup, le sentier n'est plus visible, on avance à la boussole et cette montagne n'en fini pas. Chaque fois qu'on croit arriver au sommet, on découvre qu'il y en a encore un autre qui se cache derrière, ça monte sans cesse, le soleil est fort, les fleurs nous lancent leurs piques dans les souliers, le sentier est introuvable, le moral chute un peu...
On se perd, on hésite sur la direction à prendre. Vers les maisons et les chiens à gauche ou vers le ravin imprévisible à droite... On ne sait même pas où est cette route qu'on ne voit que sur le plan. On avance doucement avec beaucoup d'incertitude.
Quand on retrouve enfin le chemin, il est 12h, on est à la moitié, reste 9km, on s'assied à l'ombre d'un petit arbre, accompagné de grandes fleurs jaunes et on mange notre mandarine. C'est éprouvant mais on se dit qu'on est sorti de la galère, le reste devrait être de la route...
On reprend la route avec Jay qui montre de plus en plus de signes de fatigue. C'est long, super chaud, et il y a peu d'ombre mais on sait que si on persévère et qu'on continue de marcher malgré tout, on devrait arriver au village de Potolo où un bus nous attend !
Après des milliers de pas, un gros coup de soleil dans la nuque de Lu et des tas de pauses pour téter péniblement quelques goûtes de notre gourde filtrante tel le bourlingueur et son outre, on arrive enfin à Potolo à 13h45 où l'on est accueilli par les enfants qui jouent, le bétail qui broute et les chiens qui viennent tous à nos pieds renifler Jay le nouveau venu !
On s'assied sur un banc, à l'ombre d'un grand arbre et on se fait quelques sandwich avec ce qu'on a trouvé au petit marché du coin en attendant le bus qui nous ramènera à Sucre.
Quand ce dernier arrive, Jay joue avec son nouveau copain, Lu est triste de le laisser là et on se demande ce qu'il adviendra de notre fidèle compagnon...
3h de bus plus tard, 30min de marche pour rejoindre l'hostel et une double douche pour se débarrasser des deux jours de poussière, on va manger avec les allemands chez Tierra, le fameux resto végétarien qu'on a découvert il y a quelques jours. La soirée est sympa mais le repas et la compagnie sont définitivement moins bon qu'avec Elise et Gwen.
Last day in Sucre
Dim 28 Avr.
De retour à Sucre, on profite de notre dernier jour dans cette ville qui nous plaît tant, car ce soir on part vers la capitale, La Paz.
On commence par visiter le seul endroit qui était sur nos liste et nous a échappé, le cimetière. Comme le reste de la ville blanche, il est inscrit au patrimoine de l'Unesco. On s'y rend à pied et trouve une grande arche en pierres blanche et derrière elle, le cimetière pavé de marbre, et décoré de grands arbres qui font de l'ombre à de gigantesques mausolées qui font parfois jusqu'à 5 ou 6 mètres de haut. Il y a des familles riches ou tout le monde repose ensemble entourés de marbre, moulures, et statues.
Au fond, plus en profondeur dans le cimetière, les plus pauvres reposent couchés parmi des centaines d'inconnus, empilés les uns sur les autres, glissés dans des tiroirs de béton avec juste une petite fenêtre derrière laquelle la famille dépose parfois une photo, des fleurs, et quelques babioles... L'ambiance n'est pas glauque du tout, des tas de familles sont présentes pour entretenir les tombes, et le soleil, filtré par les grands arbres, donne une atmosphère plutôt joyeuse.
On redescend dans la ville pour trouver la place centrale très animée ! Elle est fermée à la circulation et des tas de stands de jeux et éducation sur la santé sont dressés sur les routes. On a très envie d'aller voir ce qu'ils proposent mais on a aussi très faim alors on commence par aller s'installer dans un bistro, "le métro". Après une Milanaise de poulet très moyenne et un bon salad bowl, on ressort du bistro pour constater que tout les stands sont en train d'être en train d'être démontés... On a loupé la fête de peu ! Alors on va dans le parc Simón Bolívar se poser sur un banc, regarder les gens profiter du Dimanche, on écoute de la musique et j'entraîne mes compétences de macramé apprises avec Ipolito.
On découvre aussi qu'il y a un petit marché aux dessert donc on se fait un gros goûté fait de glaces et gâteaux, avant d'aller rechercher nos sacs à l'hostel et de marcher jusqu'à la gare des bus !
Le bus de nuit nous régale encore ! On est tout derrière, et personne à côté de nous ! Au dernier moment avant de prendre l'autoroute, un voyageur monte et s'assied à nos côtés, il est en surpoids et se met presque immédiatement à ronfler ! Ça promet encore une nuit de rêve pour Lu.