Salta Nord

Rouge & Blanc

Salta ville

Dimanche 7 Avr.

On sort du bus à 15h après plus de 20h de trajet, les genoux enfoncés dans le siège de devant, les écouteurs vissés dans le oreilles pour couvrir les divers ronflements ambiants.

On retrouve Elise et Gwen, deux français du nord qui sentent bon la crêpe, rencontrés via Facebook, et qui partagerons avec nous les 7 prochains jours, la voiture, et les logements. 

Une fois installés tout ensembles dans l'Airbnb, on rencontre aussi Morgan, d'Annecy, trouvé lui aussi sur Facebook dans le but de faire ce road trip tous ensemble. 

Une fois les présentations faites, on se creuse les méninges pour décider de l'itinéraire et les différents timings de ce voyage. Plein de modèles et exemples existent déjà mais plusieurs impératifs dans les dates nous forcent finalement à faire le tour à l'envers

Pour reposer les cerveaux qui surchauffent, on file au grand magasin acheter de quoi se faire un apéro et une bonne bouffe pour sceller cette compagnie naissante... 


Salta to Desert Jujuy

Lundi 8 Avr. 

On réceptionne le pick-up de location à 9h30 et après un tour complet du véhicule et les une écoute attentive des conseils du propriétaire, on prend la route à 10h. Premier arrêt sur notre carnet de route, les Salinas Grandes, un désert de sel.


Pour s'y rendre on choisi la Rn9, une nationale qui serpente dans les montagnes entre Salta et San Salvador de Jujuy. La route n'est que de 4m de large, ce qui ne facilite pas les croisements et dépassements avec notre 4x4 mais surtout elle tourne sans cesse dans la végétation dense qui envahit la route et grignote du terrain là où elle peut. 

Aux abords des villages, on croise des tas d'animaux sur les bords de route. Chevaux, ânes, vaches, cochons, chèvres, toute la ferme y est présente. 

Petit à petit on quitte la dense végétation verte pour passer aux paysages bruns rouges des montagnes arides. On s'arrête près de la montagne aux 7 couleurs du village de Purmamarca pour voir à quoi ressemble les petits villages par ici et casser la croûte. Le village est hyper charmant, calme et plein de couleurs. Des marchands vendent des souvenirs sur des tables déployées dans la rue, d'autres cuisent des empanadas ou tortillas au barbecue, avec derrière eux une montagne qui présente un dégradé de 7 couleurs de brun à rouge vif en strates bien séparées. C'est un décors atypique et absolument captivant.

 On y mange quelques wraps aux légumes comme on faisait en Nouvelle-Zélande puis on continue sans trop traîner vers le désert de sel. On aura sûrement le temps de revenir ici dans les jours qui suivent.


On grimpe de plus en plus sur de larges lacets qui nous permettent d'arriver au dessus de grosses montagnes dans ces grands espaces remplis de massifs aux couleurs ocres.


Après un peu plus de 3 heures de routes depuis Salta, on arrive enfin au bord du désert de sel, les Salinas Grandes ! Ici tout est blanc, le sol est entièrement plat sur des kilomètres à la ronde avec comme seul relief, une route qui le traverse pour permettre la circulation des voitures et camions. 

On s'arrête au bord de la route près de quelques maisons et on y trouve un guide prêt, contre quelques billets, à nous emmener un peu plus profondément dans le désert pour nous y expliquer son histoire, son intérêt pour l'industrie du sel et nous y prendre en photo tous ensemble dans ce décors absolument inédit pour nous tous !

L'activité principale, c'est de prendre des photos. Pas grand chose à faire dans cet immense espace vide et blanc. Étrangement sur le moment même, l'idée de faire un château de sel ne m'a pas traversé l'esprit...

Après s'être capturés sous tous les angles et en essayant de jouer un peu avec la perspective, on est rappelés à l'ordre par notre guide qui nous annonce que notre temps libre touche à sa fin et que l'on doit quitter le désert. On rentre alors vers la ville en faisant encore quelques photos et vidéos de drone en chemin. On trace la route inverse dans les gros lacets des montagnes rouges jusqu'à Tilcara. On y dépose nos affaires dans la petite maisonnette louée pour la nuit et on file manger au resto recommandé par notre hôte. Un resto génial plein de monde et avec deux artistes locaux qui jouent de la musique aux sons plutôt péruviens.


La nourriture est mystérieuse car on ne peut que vaguement traduire le menu, je choisi donc une casserole de flames qui s'avère délicieuse ! On est tous conquis par l'ambiance de ce resto et on rentre se coucher après un rapide passage chez le marchand de glace pour s'offrir quand même un petit dessert ! 


14 couleurs et Quebrada

Mardi 9 Avr.

Ce matin on laisse nos gros sacs dans le logement et on part légers. On reviendra dormir à Tilcara ce soir... 

Lu prend le volant et nous fait grimper la piste qui mène à la montagne aux 14 couleurs.


Après 40min de piste parcourus brillamment par Lu qui évite les trous et les pierres dressées sur le chemin, on arrive au sommet d'un mont qui offre un beau point de vue sur une montagne au loin pleine de stries. Elle est parcourue de bandes de couleurs toutes différentes, résultat de l'érosion des différentes couches de roches et de sédiments. Le paysage est absolument magnifique et nous donne envie d'aller le voir de plus près. Les panneaux indiquent une petite randonnée de 20min vers un joli point de vue mais étant donné qu'on est à plus de 4000 mètres d'altitude, il va falloir y aller doucement ! En effet, après quelques pas, on sent que la respiration est un peu difficile et qu'on est rapidement essoufflés. On est tous surpris par le phénomène surtout quand il s'agit de remonter là où on a garé la voiture, on est tous essoufflés après quelques pas et il faut vraiment marcher doucement pour ne pas en demander trop à son corps. 

Après une tortilla et un empanadas sur le pouce en guise de repas de midi, on se remet en route vers le second point d'intérêt prévus pour la journée, Quebrada De Las Señoritas !


C'est une formation rocheuse mais en arrivant au parking, on ne sait pas bien à quoi s'attendre... On doit obligatoirement engager un guide pour pouvoir s'y promener donc une fois chose faite, on avance dans un vrai décors de far-west, une grande plaine de terre rouge, parsemée de grands cactus de plus de 3 mètres et de gros rochers rouges.

On entre tous ensembles dans un grand couloir aux murs rouges de plus en plus hauts à mesure qu'on avance. Les parois sont un mélange de roche rouge et de terre séchée. Le guide nous explique qu'en période de pluie, coule ici une rivière qui creuse constamment la roche. 

On y avance lentement par petits groupes, s'émerveillant constamment car chaque méandre cache le couloir suivant qui ne se dévoile qu'au dernier moment. Les parois éclairées directement par le soleil éclatent d'un orange vif mais celles qui sont à l'ombre et rougeoient simplement de la luminosité ambiante et contrastent avec les zones d'ombre sont encore plus belles.

Quand on regarde en l'air on a plus que cette texture rouge orange qui borde notre champ de vision, coupée en deux par le bleu azur du ciel. C'est somptueux et on aurait envie d'y rester des heures alors on s'y balade les mains jointes dans le dos, le pas lent, presque religieux... Arrivés au bout, là où normalement l'eau se jette dans le canyon et forme une cascade, on est dans l'amphithéâtre. On s'y pose un moment, discute et prend quelques photos, avant de faire le chemin inverse toujours aussi religieusement.


Malheureusement, Morgan se foule la cheville et doit rebrousser chemin vers la voiture tandis que le reste du groupe se dirige vers le second point d'intérêt plus en amont. Ce point d'intérêt nous a été expliqué par le guide mais comme on est des quiches en espagnol, on a pas bien compris. On le suit simplement sans trop savoir où on va. On marche ensemble dans ce qui ressemble au lit plutôt large d'une rivière asséchée. Le sol est fait de petits graviers gris et devant nous, des grandes tours de formations rocheuses rouges, blanches et brunes se dressent devant une grosse montagne. De chaque côté, d'énormes collines rouges s'écartent comme des décors de théâtre pour laisser place à d'autres plus petites ou plus lointaines...


Le chemin est de plus en plus étroit à mesure qu'on monte pour se rapprocher des grandes colonnes qui forment ensembles comme des voiles rouges, noirs et blancs. On va à leur pied et on se faufile dans un espace si étroit qu'on ne peut y progresser que de profil. C'est génial d'être coincés dans cette mini spéléo

On profite du lieu, on grimpe voir un point de vue, on prend quelques photos puis on rentre vers le parking avec le soleil qui se couche dans notre dos. 


Le soir de retour au village de Tilcara on laisse la voiture et les sacs à l'auberge et on va chercher un resto à pied. Comme souvent, un chien nous accompagne dans les rues, profitant de notre présence pour faire sa ronde dans la ville et marquer son territoire sur les pneus des voitures. Dans une ruelle, je vois notre chien avancer lentement tête baissée vers un chat de dos qui ne soupçonne rien. Je l'averti d'un pschht mais il est trop tard, deux chiens le prennent en chasse et il n'a nulle part où aller. Juste devant nos pieds, le chien l'attrape et le secoue comme une peluche. Tout le monde est tétanisé et je dois hurler sur les chiens pour qu'ils prennent peur et laissent enfin le chat s'échapper pour courir se réfugier sous une voiture. L'expérience a définitivement choqué toute le monde mais surtout Lu qui ne pense plus qu'à ça pendant toute la soirée. 

On se trouve un resto bien noté qui a une bonne tête et on y commande des gros plats de viande parilla pour tout le monde, spécialité Argentine. Pas de bol, la moitié des morceaux sont des abats immangeables et même les saucisses et les ribs sont hyper mal cuits et tout secs. On donne donc tout ça aux chiens qui attendent patiemment au pied de notre table et on rigole comme des baleines de la situation et des deux musiciens folkloriques hyper étranges avec des masques de télétubies qui sont venu animer le resto. 

Pour compenser tout ça, on quitte le resto rapidement pour terminer sur une bonne note sucrée avec une glace en dessert dans une autre rue avant de rentrer se coucher.


Gorge du diable et lagune

Mercredi 10 Avr. 

En quittant Tilcara, on grimpe sur la montagne juste à côté pour aller observer les gorges du diable, Garganta del Diablo ! Gwen prend Le volant et on monte sur les pistes raides et étroites du flan de la montagne ! 

Une fois en haut, on fait une jolie balade dans les rochers au fond d'un ravin en longeant une rivière qu'on traverse souvent en sautant de pierre en pierre sans se mouiller les pieds, jusqu'à arriver à la cascade. C'est très joli, elle chute de 10m pour atterrir à nos pieds et créer la rivière qu'on a suivi jusqu'ici ! 

Comme d'habitude, un petit instant contemplation, quelques photos, et on repart vers la voiture pour redescendre au village de Purmamarca, manger un petit plat du jour (un bon Milanesa) en guise de lunch. Sur la place du village, avec la montagne aux 7 couleurs sous les yeux, on se partage une bonne bouteille de champagne argentin pour fêter l'anniversaire d'Elise.


La fin d'aprem est consacrée au retour à Salta pour clôturer la partie Nord de la boucle. Il nous reste encore à voir les Lagunas de Yala au bout d'un long chemin en pierre plein de trous qui grimpe pendant 15km jusqu'aux lacs de montagne. Malheureusement la météo n'est pas de la partie et notre balade se transforme en rapide coup d'œil depuis les deux point de vues accessibles en voiture.


La route pour rentrer à Salta est super longue, plusieurs heure de chemins sinueux sur une route très étroite qui serpente dans l'épaisse végétation. La nuit est tombée, on n'y voit pas grand chose, il faut rester très vigilant pour bien rester sur la route et éviter les gros trous...

Une fois à Salta, on lance nos sacs dans l'appart loué pour la nuit et on file au resto où l'on passe un super moment à manger un délicieux Osobuco et déguster bières et vins jusqu'à la fermeture !

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Mendoza
Entre ville et vignes