Hacia Cafayate
Jeudi 11 Avr.
Pour la deuxième partie de la boucle, celle dans le sud de Salta, Morgan a décidé de louer une moto pour se faire plaisir. On le dépose donc chez le loueur pendant qu'on file faire le plein d'essence et réparer un éclat dans le pare-brise survenu sur les pistes en revenant des montagnes aux 14 couleurs.
On roule ensuite vers Cafayate sur des routes de campagne et on s'arrête en chemin dans le tout petit village de La Viña pour manger local de délicieux empanadas et Milanesa Napolitana. La serveuse dont l'âge avancé est difficile à estimer nous accueille de manière hyper charmante et discute volontiers avec nous.
On reprend la route en s'enfonçant de plus en plus dans les terres rouges en laissant derrière nous les paysages verts jusqu'à arriver au milieux de montagnes multicolores, faites de couches de roches friables comme des mille feuilles géologiques. L'écorce souvent brune érodée par endroits révèle les différentes couches de roche et sédiments qui composent ces massifs. D'ocre a moka en passant par le jaune, rose, terracotta et multitude d'autre couleurs... C'est inattendu et captivant !
Sur notre road book, des tas de points d'intérêt sur les prochains 30km avant d'arriver chez Antonio pour la nuit. Tous sont soit des structures naturelles atypiques soit des points de vues. Garganta del Diablo, une gorge taillée dans la face d'une colline, Tres cruces, un point de vue sur la vallée suivante, Geoforma del Sapo, une grosse grenouille en terre, El fraile, La Yesera, El Obelisco, un énorme obélisque dressé au milieu de nulle part, Las Ventanas fenêtres naturelles, Los Castillos, comme des châteaux de terre dressés au loin,... A chaque fois qu'on est bluffés par la vue, c'est à dire tout le temps, on prend la peine de s'arrêter et faire quelques vidéos, quelques plans de drones de Morgan sur sa moto, puis on reprend la route vers le point suivant.
Le soir on arrive chez Antonio, là où nous passerons la nuit. Il a aménagé la ferme familiale pour recevoir les voyageurs et leur proposer une expérience complète. Dès qu'on sort du pick-up, on sent qu'on arrive dans un petit lieu de paix. Le soleil se couche doucement, on est accueilli dans cette petite ferme faite de bois et de terre par le père d'Antonio qui nous montre son grand four à bois, ses dindons, paons, chèvres et moutons. Il nous parle de la situation économique instable, de sa vision du changement climatique, et de la beauté du paysage...
Quand on rentre dans la maison, on est accueilli comme les premiers voyageurs depuis longtemps ou comme des membres de la familles absents depuis des années. Les femmes de la maison sont très chaleureuses et nous mettent tout de suite à l'aise. Quand on arrive dans la cuisine, mami prépare des empanadas et on propose un petit coup de main. Directement l'une des femmes nous donne des tabliers et nous montre comment faire et fermer des empanadas.
S'en suit une bonne heure de travaux pratiques durant laquelle on rencontre aussi d'autres voyageurs belges et français qui se joignent à nous.
Plus tard, on raccroche les tabliers et on passe une super soirée à manger les empanadas cuits au four à bois et discuter avec tout le monde autour de quelques verres de vins !
Antonio y los caballos
Vendredi 12 Avr.
On a rendez-vous à 8h30 avec Antonio près des étables pour démarrer une balade à cheval ! Antonio se présente et nous assigne à tous un canasson. Le mien est blanc et s'appelle Ringo, Lu sera avec Canella, devinez sa couleur...
On démarre tous en file indienne dans les grandes plaines rouges. Le soleil est a peine levé et le paysage est hachuré par l'ombre des nuages qui traversent le ciel. Certains peinent à passer au dessus de la montagne au loin et lui font un beau chapeau de coton. On marche au pas, tout est calme, c'est un délice...
On fait un petit trot qui secoue beaucoup jusqu'à arriver à l'entrée d'un grand canyon rouge. On descend des chevaux pour aller l'explorer à pied. C'est très beau et assez similaire à ce qu'on a vu dans le nord à Quebrada De Las Señoritas.
On rentre ensuite au pas jusqu'à la ferme par un autre chemin et je suis bien frustré de ne pas pouvoir galoper un peu pendant tout le chemin alors quand les chevaux sentent l'écurie et commencent à accélérer le pas, je donne quelques petits coups de talons pour laisser Ringo partir au galop et dépasser tout le monde ! C'était court, juste quelques foulées mais ça m'a fait plaisir et à réveillé en moi pas mal de souvenirs d'équitation qui m'avaient quittés depuis de longues années...
Satisfaits de nos 3 heures de balade, on desselle les chevaux, et on remercie Antonio. On mange quelques restes d'empanadas d'hier soir en guise de repas de midi et on reprend la route vers Cafayate. Sur le chemin on fait encore quelques vidéos de drone pour Morgan qui a négocié avec son loueur de moto pour avoir une réduction en échange de beaux plans qu'il pourra diffuser sur ses réseaux.
A Cafayate on fait une visite de la Botega Domingo Molina et, heureux de se qu'on a vu et compris de la production du vin, on enchaîne avec une dégustation de leurs vins qui sont vraiment intéressants pour certains.
On termine la journée par un petit resto sympa avec terrasse aux abords du parc central de la ville...
Cafayate Cachi
Samedi 13 Avr.
Adieu le bitume, pour remonter de Cafayate à Cachi, la route se transforme en piste pour quelques bonnes dizaines de kilomètres. Les chemins sont plein de stries et de trous, les roues soulèvent la poussière, ce qui fait que Morgan en moto devient aveugle s'il a le malheur de rouler derrière nous.
Le long des chemins, on croise nos premiers lamas qui se laissent approcher sans prendre peur.
Plus tard, les abords de la route évoluent pour prendre de plus en plus de hauteur, on roule maintenant dans un champ de collines couleur béton de plaques rocheuses à 45 degrés. Tout le décors est penché. Elles forment des mille feuille de roche et semblent de plus en plus hautes jusqu'à ce qu'on arrive dans un grand ravin, Corte El Ventisquero. On s'y arrête pour monter au dessus des collines qui donnent une vue imprenable sur les environs et on en profite pour faire encore quelques plans de drone de Morgan en moto.
Un peu plus loin après le ravin, on découvre le Monumento Natural Angastaco, derrière nous, le ravin, devant nous, des grandes plaines remplies d'herbe, et tout au fond, bien loin, des sommet enneigé lissent la frontière avec le ciel. C'est absolument somptueux !
Un peu plus loin on s'arrête dans le petit village d'Angastaco et on mange un très bon Milanesa Napolitana au resto Pachamama et on se laisse le temps de digérer avec quelques parties de carte, avant de reprendre la route dans la poussière, dans le désert blanc, en alternant Lynyrd Skynyrd et chanson française dans les oreilles....
Après 150km de piste rude mais très belle, on arrive enfin au Camino de los Artesanos, zone rurale ou des artisans confectionnent poncho, et produits autour des piments. On y jette un oeil rapide mais on se réjouis surtout d'arriver à Cachi après toute cette route.
A Cachi, une belle surprise nous attend sur la place du village, c'est la fête du vin et de la fin des vendanges. Il y a des spectacles de danse, de la musique, des stands de nourriture, on y passe un bon moment, avant de rentrer dormir dans notre logement de Payogasta où l'on joue encore aux cartes jusqu'à minuit.
Cachi Salta
Dimanche 14 Avr.
Petit café et viennoiseries pour bien commencer la journée puis on quitte notre petit village pour notre dernier jour de route avec comme destination Salta. On roule d'abord dans des paysages verts, de grandes plaines traversées de larges cours d'eau. Puis les plaines vertes deviennent ocre et pleines de collines, toujours quelques cactus éparpillés ça et là. Au fond, des montagnes enneigées qui cette fois contrastent à merveille avec l'avant plan.
On traverse aussi le Parque Nationale Los Cardones via la longue et rectiligne route 33 de 19km sans le moindre petit virage. Tout autour de nous des milliers de cactus dans une plaine verte peuplée de Guanacos, des sortes de petits lamas.
Quand on quitte le parc national, on redescend la montagne en traversant la brume, les paysages verts vif nous font un peu penser à l'Ecosse, on roule doucement dans les lacets jusqu'à rentrer à Salta, se cuisiner de bonnes petites crêpes bretonnes, toujours avec nos 3 camarades, dans l'appart de location.
Salta, repos mérité
Lundi 15 Avr.
La boucle est finie et il faut rendre la voiture. On commence par manger quelques crêpes déjeuner, vestiges de la soirée d'hier puis on va faire quelques courses, retirer de l'argent, faire le plein et s'apprêter à rendre le pick-up. Voyant qu'on va être un peu juste niveau timing, suite au petit déj gourmand tiré en longueur de ce matin, le loueur nous accorde 30min supplémentaire mais nous rappelle de faire le plein de diesel et de bien laver intérieur et extérieur de la voiture... Merde ! On en avait aucune idée, c'est pas courant ça !
Du coup commence une course contre la montre pour réussir à tout faire ! On se sépare en deux équipes pour tout faire et quand on trouve enfin une station de lavage ouverte, 30min avant de rendre la voiture, la dame nous annonce qu'il lui faudra minimum 1h pour tout faire... Quelle galère !
Heureusement tout le monde est conciliant. Madame nous fait la voiture en 45min et le loueur nous accorde encore 1h de plus. Quand il vient la chercher, on est tous stressé d'avoir tiré sur la corde, et d'avoir cet éclat sur le parre-brise réparé mais toujours visible ! Le loueur arrive et il est super jovial, heureux qu'on ait aimé sa voiture et il repart sans rien dire pour le dégât et le retard ! Ouf ! Tout est bien qui fini bien !
On fait notre linge, mange un petit bout, passe l'aprèm à partager nos photos et vidéos et se reposer de ces 7 jours de voyage intense. On va gouter un bon petit burger dans la rue et on termine la soirée à montrer nos films faits dans les autres pays et nos camarades les apprécient, ils en redemandent !