The Coromandel

Chez notre ami Niels

Taupo

Vendredi 1er Mars

Après une nuit humide la tente est trempée. Dommage parce qu'aujourd'hui on décampe. Véro et Daniel qu'on a rencontré les derniers jours nous proposent de les accompagner jusqu'à Taupo et Rotorua dans leur camping car ! On se joint à eux dans leur van Jucy et on quitte le camping. Sur la route, on constate que le ciel est entièrement dégagé, par un seul nuage à l'horizon, on voit clairement le dessus du cratère et toute la balade qu'on a faite hier semble beaucoup plus agréable avec les conditions d'aujourd'hui... On enrage tous un peu d'avoir eu si peu de chance mais tant pis, c'est comme ça, on a pas le courage de le faire une deuxième fois ! 

On s'arrête arrivé près du gigantesque lac Taupo pour faire un petit tour à pied avant d'arriver dans la ville. Je marche devant avec Daniel en discutant de toutes sortes de choses pendant que Lu et Véro traînent un peu plus derrière en se montrant toutes les belles photos qu'elles ont fait les derniers jours... 


Après un petit arrêt courses au centre de Taupo, on se dirige vers les Huka falls, chutes d'eau célèbres pour leur couleur et leur débit. Le parking est limité à 30min donc on ne s'y éternise pas mais on a le temps de constater la beauté de ces chutes tumultueuses d'eau limpide et bleu azur

On va garer le van plus loin dans un coin plus calme pour manger un petit picnic tous les 4 puis prendre un café tous ensemble que Daniel et Véro nous offrent généreusement ! On doit dire qu'on est vraiment vernis !

Dernière étape touristique de la journée, on cherche à voir le barrage de Taupo, connu pour ses lâcher d'eau quatre fois par jours. 

Visiblement on est dans un jour de chance parce qu'on arrive à 15h55 et on entend une sirène retentir ! À 16h pile, le barage s'ouvre et relâche 65,000 litres d'eau. En quelques minutes, on voit la rivière calme se transformer en puissant torrent au dessus des rochers. Le niveau monte de plusieurs mètres et les rives s'écartent de quelques bon pieds. 

Après ce beau spectacle qui n'a aucun intérêt pour le barrage, c'est uniquement une attraction touristique, on roule 45min vers Rotorua ou on se sépare de Véro et Daniel qui continuent leur route vers l'est du lac tandis que notre camping est à l'ouest. 

On a 1h30 pour arriver au camping avant qu'il ne ferme et il y a 1h45 de marche, pas de bus et les routes sont trop grosses que pour y faire du stop. Pas loin du désespoir, on marche le plus vite possible avec les gros sacs sur le dos puis après 30min on fait le pari de s'arrêter quelques minutes à une station essence pour tenter notre chance et par miracle, Jackie, partant en week-end en camping, accepte de nous déposer devant notre camping juste avant la fermeture ! Merci Jackie !

Au camping on se cuisine un bon petit plat de pâte et rencontre Loic et Nina, deux Parisiens qui font eux aussi un tour du monde d'un peu plus d'un an, c'est génial de discuter avec eux, ils ont le même itinéraire que nous, en sont plus où moins à la moitié aussi et partagent les mêmes envies et avis sur ce qu'ils ont vu ! Encore une soirée charmante ! 


Rotorua

Samedi 2 Mars

Rotorua, au bord du lac du même nom, est réputée pour sa géothermie. Celle-ci explique aussi l'odeur de soufre qui y règne en permanence. On décide d'aller visiter le centre ville et le parc géologique à pied. Les sources chaudes sont à 45min de la ville en voiture et on a la flemme de s'y rendre, autant se balader à proximité ! On s'y rend en bus et parcourt les chemins du parc, les diverses piscines sont intéressantes mais pas incroyables non plus. On fait un grand tour au bord de l'eau, dans les jardins publiques, sur des sentiers de balade, et le long de zones marécageuses. On y voit des piscine d'eau bouillante annoncées à 100 degrés, des fumeroles sortant de trous dans le sol, des zones rocheuses jaune vif, c'est pas très beau mais hyper intéressant et un peu austère comme environnement. 

On arrive enfin à la Redwood forest, où on mange notre picnic et on fait une petite balade d'une heure trente parmi les grands conifères à l'écorce rouges, et les fougères arboricoles. La forêt est superbe et les arbres sont gigantesques, certains jusqu'à 75m de haut ! N'ayant pas mon mètre ruban en poche, on a déterminé que les plus gros tronc faisaient plus d'une Ludivine bras ouverts de large !

Coromandel

Dimanche 3 Mars

Ce matin la pluie nous réveille et ne veut plus nous lâcher. C'est pas beaucoup mais ça suffit pour garder la tente mouillée et nous empêcher de plier bagages et partir. On profite d'une mini accalmie pour tout plier et faire sécher la bâche externe sous un toit pendant qu'on déjeune. On hésite à passer la journée à l'abri de la pluie dans la salle de jeux du camping mais finalement une éclaircie à 11h nous aide à décider qu'il est plus intéressant de partir, en route pour le nord-est et les Coromandel

Le stop est moyen sous cette fine pluie. Les gens n'ont pas l'air d'avoir fort envie de s'arrêter pour 2 zouzous sous eaux. Finalement un gars qui revient de son déménagement nous embarque et nous dépose quelques minutes plus loin près d'une pompe à essence dans un endroit bien mal foutu pour rejoindre notre destination... Heureusement un kayakeur du dimanche nous voit et est hyper content de pouvoir nous sortir du pétrin et nous déposer dans un meilleur coin à la sortie de Tauranga

Bien mieux placés et ayant déjà fait 55km sur les 175 qui nous séparent de notre destination, on s'accorde un repas de midi facile chez Patrick's pie ! Une bonne meat pie accompagnée de quelques frites et plein de ketchup pour nous retaper et nous faire oublier la pluie ! 

L'estomac plein on marche vers la sortie de la ville et cherche un bon endroit pour se placer. En quelques dizaines de minutes, après des tas de refus, un pick-up s'arrête. On fait la connaissance de Niels, 75 ans. Il propose de nous déposer au prochain village, celui dont le nom est inscrit sur notre pancarte. En discutant on comprend que notre destination de ce soir, c'est le village de Tairua dans lequel il habite et dans lequel il retourne ! Quelle chance ! Niels veut bien nous y déposer ! On discute de sa vie, sa femme, son chien, ses petits enfants et ce qu'il aime et n'aime pas en Nouvelle-Zélande. Après quelques minutes de chouette discussion, il nous dit qu'il a une maison de vacance, de plage qu'il appelle "the batch" ou "The little black box" et qu'il veut bien nous prêter pour quelques jours ! Le rêve ! Merci Niels ! Plus tard dans d'autres discussions il nous demande si on sait conduire une voiture manuelle. Venant d'Europe, pour nous c'est naturel et on répond que bien évidemment ! "Et bien vous pouvez avoir le pick-up pour la durée de votre séjour" nous dit il ! Vraiment ? "Mais oui, je ne proposerai pas si ça me gênait. J'ai une autre voiture et je ne dois rester à la maison ces jours ci" répond il dans un français parfait (non, évidemment je traduis). 


On est aux anges ! Comment est ce possible d'avoir autant de chance et comment ce gars peut-il être si gentil sans qu'on ne se connaisse vraiment ! On arrive à la maison dans ce charmant village de vacances de 300 habitants dont la population est décuplée pendant l'été touristique. Il nous en fait faire le tour, nous donne les clés et dit qu'il viendra déposer la voiture demain matin ! 

On rêve ! C'est le pied et en plus pile au bon moment quand la météo annonçait de la pluie pendant 2-3 jours ! Parfait pour éviter la galère en tente !

On file au super marché acheter de quoi boire et manger sachant qu'on a une cuisine, un four, un frigo et tout le confort moderne ! 

On a du mal à réaliser et on ricane comme des bossus en se faisant une soirée film, pizza et bière pour la première fois depuis bien longtemps ! 


Tairua

Lundi 4 Mars

Comme annoncé, Niels vient nous apporter la voiture à 8h et nous dit qu'on se tiendra au courant par téléphone pour qu'on la lui rende plus tard, dans un vague laps de temps. 

Comme il ne fait pas fort beau aujourd'hui, on décide de ne pas aller trop loin et simplement découvrir le petit village de Tairua, se promener le long de ses multiples plages. Premier arrêt, Te Karo Bay. On se promène le long de l'eau et on tente de rejoindre la prochaine plage à pied par les rochers. C'est hyper calme, hyper beau et vraiment agréable de sauter de rocher en rocher à nous deux comme seuls dans ces grands espaces. On escalade, on s'arrête pour contempler, on escalade encore un peu jusqu'à être bloqué par une grosse falaise qui semble infranchissable et nous force à rebrousser chemin.

On a quand même envie d'aller voir la plage suivante de Ōtara Bay donc on y va par les petits sentiers dans les terres et on y découvre encore une autre plage déserte, on fait de la balançoire paradisiaque, une planche et deux cordes attachées à un arbre, un vrai cliché et un vrai plaisir. Cette Nouvelle-Zélande commence à vraiment fort nous plaire plus que tout le reste...

Après les plages, un lunch à la "maison" puis, la "montagne" si j'ose dire. On veut aller voir la vue depuis la petite montagne qui borde Tairua, Paku. On grimpe au sommet par les routes et sentiers et on admire la vue sur le village et la mer du haut de notre sommet de 212m... 


On décide de rentrer mais la pluie ne veut pas nous laisser faire et se met à tomber de plus en plus fort. Heureusement on a emporté les vestes, retour à la maison fisa et c'est tant mieux car la pluie ne nous lâche plus, dehors c'est le déluge. Qu'est ce qu'on est content de ne pas devoir subir cette météo depuis notre tente dans un camping du coin ! Ce soir on mange local, on va chercher un Fish and chips au village, poisson pané, pomme de terres écrasée et frites au menu. On se sent presque à la maison de retour de la friterie ! Pour couronner le tout et compléter le sentiment d'être à la maison, sur les genoux de Ludivine, un petit chat du voisinage qui s'est faufilé dans la maison pour réclamer des caresses. Il est câlin, dragueur et ronronne comme un petit moteur pile poil comme celui de ma maman à Aubel. On décide de l'appeller Boulette...



The Pinacles

Mardi 5 Mars 

La météo s'annonce meilleure, on prend le pari d'aller faire une belle rando jusqu'au sommet de The Pinnacles. Piliers de calcaire laissés là par le retrait de la mer il y a 25 000 ans, entourés de roche ayant beaucoup évolué suite à l'activité volcanique de la région, la balade s'annonce belle et encore bien sauvage

Il nous faut 1h30 pour y arriver avec le pick-up de Niels, autant dire que sans ça, difficile d'y arriver. La zone est assez difficilement accessible pour des autostoppeurs ! Avec toute la pluie qu'il y a eu hier, les chemins sont bien mouillés et certains ruissellent encore. Les rivières et cascades sont bien pleines, les sentiers font splich splach sous nos pas, l'ambiance est super agréable. On traverse les cours d'eau en sautant de pierre en rocher ou parfois grâce à des ponts suspendus, le tout dans une végétation hyper verte et dense, tout ce qu'on aime, on est aux anges !

Il nous faut à peu près 2h pour arriver à la hutte où on s'arrête pour manger notre picnic, et encore 30min de plus pour atteindre le sommet. Ici le chemin se transforme en escalier puis en échelle et enfin en petite-escalade sur de gros rochers. Le sommet nous offre une vue splendide sur les montagnes vertes tout autour, ponctuée par endroit de ces fameuses formations rocheuses élancées, les fameuses Pinnacles.

La vue est magnifique même dans la grisaille, cette succession de collines vertes de plus en plus sombres à mesure qu'elles sont loin ! Tout au fond, on peut apercevoir la côte et le village de Tairua où on a démarré ce matin... Comme d'hab, la météo ne nous laisse pas beaucoup de répit, on voit un gros nuage de pluie arriver au loin et il nous semble malin de redescendre des rochers et des échelles avant qu'ils ne soient rendus glissants...

On descend donc tout en admirant la vue qui est encore dégagée pour l'instant. Une fois en bas des échelles, on court dans les escaliers, d'une part pour aller se cacher de la pluie et du vent qui nous menacent, mais aussi parce qu'on est de super humeur et bêtement heureux de courir dans cette belle nature... Petits plaisirs simples... 

La descente se passe bien, on sautille de pierre en pierre jusqu'à ce que je prenne un peu trop confiance en mes chaussures et qu'elles décident de me laisser tomber, les fesses dans une flaque mais surtout le dos sur un gros rocher pointu ! Lu s'inquiète immédiatement, première vilaine chute pour moi, un peu paralysé par la douleur, je peine à me relever et retrouver mon souffle mais je comprend vite que ce n'est qu'un sale coup et que tout va bien. Le muscle s'est raidit pour absorber le coup et va me faire mal quelques jours mais rien de cassé, ouf ! 

On continue plus doucement jusqu'à la fin de la balade et arrive au parking en ayant fait cette balade de 6h en 4h30, plutôt fiers de nous.


Ce soir comme on a une maison pour nous tous seuls, on cuisine un bon petit repas bien de chez nous, purée, poireaux cuits au beurre et saucisses. Et pour couronner le tout, cookies fait maison en dessert ! Enfin je dis on mais c'est Lu qui fait tout pendant que je reste vautré dans le divan pour reposer mon dos. J'ai de la chance ! Elle est vraiment gentille celle-là ! 



Beaches

Mercredi 6 Mars

La météo annonce une superbe journée de grand soleil, le moment idéal pour aller voir les plages qu'on nous a fortement recommandé durant tout notre voyage. 

La première c'est Hahei beach, une jolie plage dans le village éponyme. La plage, bien que très belle, ne nous intéresse pas plus que ça, c'est surtout le point de départ de la randonnée qui mène à la très connue Cathedral Cove ! Rendue célèbre entre autre par son apparition dans les fond d'écran de Windows, ce tunnel sous la roche comme une fenêtre sur une plage paradisiaque est un des immanquable de ce séjour dans les Coromandel.


Manque de bol, le sentier qui va de la plage de Hahei à Cathedral Cove est fermé aujourd'hui et ce depuis plus d'un an suite à un glissement de terrain. D'autres touristes et locaux nous avaient prévenus que même si le sentier est fermé, des tas de gens bravent l'interdit pour y accéder. Nous évidemment on est pas de ce genre là, on respecte la loi et on se dit qu'il est sûrement plus sage d'aller louer des kayaks pour y accéder par la mer... 

Le problème en passant par la mer c'est que ça fait qu'on a pas cette légère peur d'être vu par un garde ou responsable en enjambant ou contournant les barrières, qu'on ne peut pas passer sous les arbres qui se sont écrasés sur le sentier et qu'on ne peut pas non plus escalader les rochers pour contourner les escaliers effondrés suite aux fameux glissements de terrain...


On ne voit pas non plus toutes ces vues splendides du haut des falaises qui donnent sur la mer et les îles au loin et on ne sent pas cette bonne odeur de sapin qui nous rappelle nos vacances en méditerranée...


Quand on arrive enfin sur la plage, il n'y a pas grand monde et on peut profiter pleinement de la vue de ce petit tunnel d'environs 20m sous la roche qui fait communiquer ces 2 baies. On pose nos affaires sur le sable et on va immédiatement profiter de l'eau et des vagues calmes mais amples qui arrivent sur la plage... On trouve même une petite grotte semi-inondée dans laquelle on se pose quelques minutes, comme isolés au calme dans un petit placard, la porte grande ouverte sur cette plage paradisiaque quasi vide ! Quelle chance on a d'être ici au bon moment, presque seuls et avec une météo splendide ! 

On se baigne, on fait quelques vidéos avec le drone puis on se remet en route pour la plage suivante qu'on veut encore voir aujourd'hui et qui nous force à changer de village, Hot Water Beach. Ici changement d'ambiance, beaucoup plus ouverte et plus animée, cette plage est connue pour être traversée par des sources chauds qui permettent aux touristes de creuser à même le sable, leur propre piscine d'eau chaude.

Quand on arrive au bon endroit, on voit effectivement des tas de gens en train de s'affairer à creuser de grands trous dans le sable. Évidemment, on fait de même, ni trop près ni trop loin des autres... On creuse pendant de longues minutes sans succès, le trou est profond et l'eau arrive par le bas mais elle est froide comme partout ailleurs... Cela dit on a bien ri comme des baleines à creuser frénétiquement le sable comme quand on était gamin... On sonde les autres groupes et il semblerait qu'un seul ait trouvé une source chaude mais maintenant la marée montante a envahit leur petite piscine maintenant bien tiède.

Pas de chance pour nous, on aura pas réussi à trouver notre jacuzzi personnel mais ça ne fait rien, on peut assez bien l'imaginer... On apprend en partant que c'est bien plus facile de trouver les bons endroits à marée basse... Bon à savoir pour la prochaine fois !

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