Trek dans la jungle jour 1
Dimanche 1 Octobre
Le matin un pickup vient nous chercher à l'hôtel, des Thaï très gentils et souriants nous invitent à monter à l'arrière avec une nana déjà présente : Grace de Manchester. Elle fait un voyage de 3 mois en Asie du Sud Est et a donc pas mal de bon plans à nous partager.
On démarre, on fait le tour de plusieurs logements et petit à petit le pick-up se remplit...
D'abord Suzanne et Manon, un couple de françaises en voyage pour quelques semaines qui iront ensuite vivre un an en Nouvelle-Zélande.
Anaïs et Laure, françaises également mais qui ne se connaissaient pas avant le voyage et se sont rencontrées pour la première fois à l'aéroport. Elles cherchaient toutes les deux un compagnon de voyage pour ne pas partir seules et se sont super bien entendues dès le début.
Enfin Guylain et Deline, couple de néerlandais, ils traversent la Thaïlande dans le cadre de leur voyage de 3 mois pour faire une pause après leurs études.
On discute et on échange sur nos expériences déjà vécues et nos bons plans pendant que le pick-up nous amène au marché du coin pour qu'on puisse prendre des provisions (eau, anti-moustique, crème solaire, ponchos pour la pluie...).
Une fois chose faite, on va ensemble jusqu'au point de départ et c'est parti pour un Trek de deux jours dans la jungle.
Notre guide s'appelle Lucky et il est accompagné de Da qui aura le rôle de camion balais. Lucky est super souriant et enjoué et nous raconte plein d'anecdotes, nous montre les insectes et animaux, il fait des blagues et propose de taper très fort dans les nids de frelons pour nous faire courir...
On a vu: mante religieuse, araignée, chenille, tarentule, cigale, grenouille, cochon sauvage, bœuf asiatique, éléphant, et bien d'autres que j'oublie sûrement...
Le trek est super et l'ambiance dans le groupe est très vite très chouette. On marche d'un bon pas et après 2h on arrive près d'une superbe cascade ou des locaux vivent et proposent quelques babioles qu'ils fabriquent.
On prend le temps de se poser, découvrir les lieux et c'est ici que nous mangerons notre repas, du riz sauté aux légumes avec une sorte d'omelette, le tout servi dans une feuille de bananier pliée. En dessert des morceaux de pastèque et d'ananas, un vrai régal surtout dans ce superbe cadre.
On reprend la route, une heure plus tard, bien reposé. Il faut encore grimper beaucoup pour atteindre le village des Karen. (Les Karen sont des birmans qui ont quitté leurs terres souvent suite à des persécutions du gouvernement birman. La Thaïlande les accepte et leur loue des terres dans la jungle pour 2 fois rien).
En chemin, la pluie se met à tomber, on enfile les ponchos. D'abord c'est une petite pluie mais très vite elle s'intensifie fortement. C'est magnifique, on voit la jungle respirer et former des nuages au loin. C'est vraiment une vision de carte postale dans une ambiance cliché de jungle humide comme dans les films.
Le terrain devient glissant et il n'est pas facile de rester debout (pour les autres en tout cas. Nous deux on est super forts).
On marche encore plusieurs heures avant que la pluie se calme et nous arrivons enfin à la deuxième et dernière cascade de la journée.
Lucky notre guide nous annonce que le village Karen n'est plus qu'à 15 minutes de marche sur un chemin pas trop compliqué. Je me décide donc à me mettre en maillot et à aller voir cette cascade de tout près. L'eau est fraîche mais bonne. Elle est très trouble et je ne vois ni le fond ni mes pieds mais c'est rafraîchissant après une bonne journée de marche.
Je finis la marche en slash et maillot et on arrive enfin au village où les locaux nous attendent.
Notre bâtiment est un enchaînement de pilotis de 30 mètres sur 15. Les douches et toilettes (grand luxe, garanties avec araignées au plafond et fourmis sur le pommeau) sont à l'écart et la vue depuis la terrasse donne sur les maisons et les champs en contrebas. Encore une fois magnifique mais je sens que je l'ai déjà beaucoup dit...
On met nos affaires à sécher, on est tous bien mouillés malgré les ponchos, on se change et les locaux nous préparent à manger: une base de riz avec diverses préparations. Poulet curry jaune coco, légumes tofu, ou potiron anisé basilic chépasquoi. Tout est délicieux et en quantité bien plus que suffisante.
Après avoir mangé on discute, on joue aux cartes, on regarde le soleil se coucher... Le fils du propriétaire, Petro, 7ans, joue avec nous et nous amuse beaucoup. On se parle avec les mains et le regard bien sûr, pas toujours facile pour une partie de Uno avec un gamin qui veut tricher pour gagner.
Plus tard dans la soirée on joue tous ensemble pendant 2 heures à Time's up en riant beaucoup et en écoutant progressivement les bruits nocturnes de la jungle se faire de plus en plus présents.
On finit par aller se coucher pas trop tard dans nos lits à même le sol sous une moustiquaire. On est tous les 9 ensemble dans ce qu'on pourrait appeler un dortoir, séparés des grenouilles et des autres bestioles bruyantes de la jungle par quelques bouts de bambous.
Trek dans la jungle jour 2
Dimanche 2 Octobre
Réveillé à 5h30 du matin, pile poil et pourtant je n'ai rien fait pour...
Tous les coqs du village (une bonne cinquantaine selon la police) se mettent à hurler en même temps. Réglés comme du papier à musique.
Je somnole encore une heure mais difficile de faire abstraction de la coqophonie ambiante. Je me lève à 6h, je ne tiens plus en place, j'ai envie d'aller voir le soleil se lever et la jungle se réveiller.
Nos affaires qui "séchaient" ne sont pas plus sèches que la veille, vu l'humidité constante, pas étonnant. Espérons que le soleil va bien taper avant notre départ et sécher tout ça...
On déjeune avec du café, du thé, quelques tranches de pain, des œufs brouillés et des fruits, le soleil réapparait. Deux nouveaux arrivants nous rejoignent au village, Maria et Alex, deux londoniens qui touchent à la fin de leur tour du monde. Ils ont fait le même itinéraire que celui qu'on s'apprête à faire mais dans l'autre sens.
On discute avec eux en entamant la descente qui nous ramènera au village Thaï. Des chiens nous accompagnent car ils aiment faire la route avec les voyageurs et espèrent recevoir quelques biscuits et trouver des morceaux de viande aux abords des maisons dans la vallée. Moi (François), je reste à 'arrière du groupe pour prendre quelques photos et je parle un peu avec Da, notre camion balais. Il m'explique qu'il est originaire du village Karen dans lequel on vient de dormir et qu'avant le COVID, il était électricien à Chiang Mai. La veille, personne ne lui parlait vraiment car il était discret mais il parle assez bien anglais et c'est très chouette de discuter avec lui sachant qu'il a grandit dans ce village reculé.
Après 2h de marche, vers midi, on arrive à la première cascade. Le soleil est radieux, le temps est au beau fixe, la pluie ne s'est pas encore montrée, on a beaucoup de chance ! Cette cascade est la plus belle de toutes, on est presque tous allés s'y baigner. Il y avait une grande balançoire qui pendait à un arbre, tout était superbe. Pour le coup, on a tellement eu bon qu'on a oublié de prendre des photos... Oups. On mange tous ensemble comme la veille puis on repart pour la suite de la descente.
A peine repartis depuis quelques minutes, on entend sur les feuilles que la pluie approche. On a a peine le temps de réagir que d'énormes goutes s’abattent sur nous. Sympa la saison des pluies. On enfile nos ponchos et on espère garder sèche les chaussures qu'on a eu tant de mal à faire sécher ce matin. C'est peine perdue, en seulement 10 minutes, les sentiers se transforment en petits ruisseaux et on marche tous dans l'eau, les petites enjambées de filets d'eau se transforment en rivières et on est obligés de les traverser pour avancer. Sachant que les épisodes de pluie peuvent durer entre 5 minutes et plusieurs heures, on y va pour de bon dans nos chaussures qui font déjà "splich splach" tellement elles sont pleines d'eau.
Une fois qu'on a accepté d'être trempés, c'est même presque plus rigolo, on fonce sans ce soucier de rien, plus d'inquiétude de mettre le pied dans une flaque. On profite à fond de chaque instant.
Les cascades sont troubles et l'eau est brune, plus rien à voir avec ce qu'on voit dans les pubs pour du shampoing, c'est ça la saison des pluies. On n'ira plus se baigner, il y a maintenant trop de courant... Par contre, gros coup de chance, pendant une accalmie on tombe sur un groupe venus laver les éléphants d'un sanctuaire !
Arrivés en bas dans le village Thaï, on échange nos infos de contact avec nos nouveaux amis et chacun rentre "chez soi" prendre une bonne douche et nettoyer tout la crasse accumulée.
De gauche à droite, de haut en bas: François, Suzanne, Manon, Ludivine, Deline, Guylain, Grace, Laure, Da, Anaïs, Lucky, Maria, Alex.
Une fois propres, on est bien tassés, on va aller manger un petit bout dans Chiang Mai pas trop loin et rentrer tôt. On partage un Khao Soi, soupe de nouilles au poulet et curry. C'était absolument délicieux, peut-être le meilleur plat jusqu'à présent avec le Curry vert.
En allant payer, Ludivine fait des grands sourires au gérant derrière son comptoir et le salue en Thaï, ça a dû lui plaire car il nous a demandé ce qu'on faisait en Thaïlande et d'où on venait... Il A-do-re la Belgique et a un couple d'amis de Leuven, retraités, qui viennent le voir chaque année. Il nous a raconté l'histoire de son restaurant, l’idéologie Bouddhiste, et était très heureux de voir des Belges, comme toujours très aimables (à l'inverse des Français a t'il dit). Il s'appelle Sourini et tient le restaurant Aroy Dee à Chiang Mai depuis 14 ans.
Une très belle rencontre pour terminer cette journée d'aventure.