Uyuni

Désert multicolore

Vers la Bolivie

Mardi 16 Avr.

On quitte le logement vers 10h pour prendre un bus qui va nous déposer juste avant la frontière nord de l'argentine. Le trajet dure 7h et nous fait voyager à travers les beaux paysages qu'on a vu précédemment durant la boucle en pick-up. Plus on se rapproche de la frontière avec la Bolivie, plus c'est plat et vide et plus on voit des lamas de tous côtés au bord de la route ! 

La frontière, on la traverse à pied. Il n'y a que très peu de contrôle, juste un rapide coup d'œil sur le passeport et c'est tout bon ! Les deux pieds sur le sol Bolivien, on échange nos Pesos en Bolivanos et on marche 40min vers le terminal de bus sous le couvert de la nuit tombante. Globalement, à première vue, les infrastructures et habitations ont l'air plus rudimentaire ici qu'en Argentine. 

Au terminal de bus, tout le monde crie des noms de destination sans cesse. On dirait un marché aux bestiaux. On se dirige vers la dame qui crie "Tupiza" et on lui prend 4 tickets de bus pour celui de 20h. C'est parfait, il est 20h à nos montres !

Allons y ! Quand partons nous ? À 20h ?! Et ben super ! Allons y, on vous suit ! Elle est zinzin celle là où y a un truc qu'on a pas compris ? De toute évidence, on a pas compris... Entre l'Argentine et la Bolivie il y a une heure d'écart car la première n'a pas d'heure d'hiver ! Il est 19h et c'est nous les zinzins !
On va donc se réfugier dans une petite cafétéria pour patienter 1h à l'abri des cris incessants, et on en profite pour boire un maté de coca qui devrait nous aider à nous acclimater. À 20h, on va finalement prendre notre bus de 2h vers Tupiza. Tout le bus tremble à chaque changement de vitesse comme si la boîte allait céder et on croise des postes de contrôles hyper armés avec des militaires qui inspectent les soutes et en sortent des sacs... Mystérieux mais finalement inoffensif et on arrive à Tupiza pressé de parcourir les 40min de marche qui nous séparent de notre logement. On fait dodo muy rápido après cette journée de transport !


Tupiza

Mercredi & Jeudi 17 & 18 Avr.

Le réveil matin c'est les klaxons continus des vendeurs de gaz et les clochettes hyper insistantes des camions poubelles. Tout ça dès 6h du matin, il semblerait que le Bolivien soit matinal

Tout le monde n'est pas si facile à réveiller que moi et on sort déjeuner quelques heures plus tard dans les petite ruelles de Tupiza. Tout est super typé ! On croise des madames aux grosses jupes, bas long, et chapeaux melons, il y a des tuktuk partout, les maisons sont pleines de couleurs,... On retire de l'argent, achète une carte sim, tous les petits nécessaires quand on débarque dans un nouveau pays.

On retrouve Morgan, arrivé quelques heures avant nous, pour aller voir le sommet Corazón de Jesús puis on va manger tous ensemble un bon plat du jour chez Green Planet.


Pendant deux jours, on a rien de bien défini, on traîne, on écrit, réserve les prochains vols en avion et woofing, on se balade, on rigole en écoutant de la musique... On met tout en ordre pour le trip à Uyuni et la suite du voyage

Le dernier soir, on se lance dans une balade jusqu'à Cerro Cruz, mont qui surplombe la ville. On grimpe un sentier peu utilisé et plutôt escarpé pendant que le soleil descend derrière les montagnes et l'ombre essaye de nous rattraper à mesure que l'on avance... Depuis le sommet, le coucher de soleil est magnifique et on voit la ville mettre son pyjama du soir. La fête foraine s'active, les tuktuk allument leurs phares, les chiens aboient et des fanfares commencent leur répétitions... 


Traversée Uyuni, Jour 1

Vendredi 19 Avr.

On se retrouve tous à l'auberge Butch Casidi pour démarrer le tour de 4 jours en jeep. On fait connaissance avec les 7 autres personnes qui vont nous accompagner dans ce périple : Noémie et Ben, Flora et Eli, Lucas, Théo, Romain mais aussi Christobald et José, nos guides !

 

On se divise en deux groupes de 6 avec chacun un guide et on monte dans les jeeps, sacs sur le toit, direction les montagnes de Palala, un grand ravin de rocher rouge que l'on grimpe pour arriver au dessus du premier point d'arrêt de la journée, le Mirador del Sillar.


Un point de vue sur le désert et de grands piliers de pierres immenses dressés au loin ! La route qu'on emprunte a reçu le Dakar en 2014. Elle nous fait passer à côté d'autres belles colonnes rondes et lisses, des petites mines d'or de 20, 30 personnes, mais surtout des grandes plaines remplies de centaines de lamas !

On s'y arrête et on va les observer de tout près, ils se laissent approcher facilement jusqu'à 2 mètres. Ils ont des petites flochettes de couleurs aux oreilles pour identifier à qui ils appartiennent. Ça y est, on est plongé dans les paysages Boliviens et ça nous fait du bien ! On voit aussi des autruches, le Cerro Chorolque au loin qui culmine à 5550m, des vigognes, le tout sur fond de musique Bolivienne et vieux classiques de rock car Christobald nous laisse brancher nos téléphones sur la radio ! 

On arrive bientôt dans un petit village de quelques maisons en terre et paille, c'est ici qu'on s'arrête pour manger ! On y goûte un bon plat de lentilles et de riz avec quelques légumes en accompagnement avant de reprendre la route vers la suite des points d'intérêts. On arrive vite à la cité des magiciens, Ciudad del Encanto, formation rocheuse de coulées de lave dressés devant nous. Malheureusement on ne peut pas y rester longtemps mais ces grandes colonnes de sable nous impressionnent et nous donnent envie de tout explorer pendant toute l'après midi !

On roule encore plusieurs minutes avant d'arriver dans les ruines d'un ancien village qui date d'il y a environ 200 ans. Au milieu des restes en pierres des dizaine de maisons qui le composaient, à plus de 4700 mètres d'altitude, on explore les premiers mètres de galerie d'une ancienne mine qui s'étend sur plusieurs dizaines de kilomètres. Il appellent l'endroit le mini Machu pichu. On explore les lieux, contemple les édifices, admire les petits biscacha (cousins des chinchillas), pendant que le soleil se couche et habille d'or le paysage qui nous entoure.

Il se fait tard, on voit encore un dernier point de vue sur un lac mais le soleil étant parti, il fait très froid et tout le monde n'a qu'une envie, arriver à l'auberge. On a parcouru plus de 250km sur des pistes aujourd'hui, c'est assez fatiguant et on sera content de sortir de la jeep et s'arrêter pour la nuit.


Une fois arrivés, on découvre l'auberge du petit village de Quetena Chico dans laquelle on retrouve d'autre guides avec d'autres groupes de touristes. On nous assigne un dortoir de 6 lits, difficile à déplacer car en béton, avec une tonne de couvertures dans lesquels on va pouvoir passer une nuit froide à 4200 mètres au dessus du niveau de la mer... L'air est sec et froid, le corps n'est pas tout à fait habitué à l'altitude et la nuit n'est pas de tout repos... 


Parc Antonio y Laguna colorada

Samedi 20 Avr.

Réveillés a 6h pour notre deuxième jour de découverte du Sud Lipez, on prend un petit déjeuner tous ensembles avant d'attaquer la route. 

On passe devant un élevage de lamas ou note guide nous explique de les gens dans cette région vivent soit de l'activité minière, soit du tourisme, soit de la vente de viande de lama. Celle-ci vaut 35 bolivianos le kilo soit 5 euros. Dans les terres sèches et désertiques que nous traversons il n'est pas possible de faire pousser des légumes, les repas sont souvent principalement composés de viande de lama et de quinoa.


Aujourd'hui comme hier, la journée est une succession de visites de points d'intérêts séparés par des trajets en jeep. On voit une première Laguna nommée Hedionda, contenant soufre, sel et borax. Elle est jolie mais n'a rien à envier à la suivante, Laguna Kollpa, habitée par plein de gros canards roses qui mangent le bec dans l'eau debout sur une patte. On y reste un instant pour faire le tour à pied et observer ces gros canards étranges. Il y fait froid, le sol et les zones d'eau peu profondes sont gelés.


On traverse ensuite un petit salar, grande plaine plate et blanche, recouverte de sel et entourée de montagnes au loin, pour se rendre au Salar de Dali. Un désert de dunes de sable duquel ressortent quelques piles de roche volcanique. Au loin, des montagnes aux formes douces et lisses parcourues de dégradés de couleurs très lisses de rouge à leur pied vers le blanc à mesure qu'on se rapproche du sommet. Le tout aurait inspiré le tableau "persistance de la mémoire" (les montres moles) de Dali d'où Le nom du désert.

S'enchaînent ensuite les Laguna Verde y Blanca, grands bassins d'eau qui n'ont malheureusement pas la couleur de leur nom, devant le volcan Juriques.


Ensuite, on rebrousse chemin pour aller passer un peu de temps aux thermes naturels Chalviri, deux bassins en béton construit autour d'une remontée d'eau chaude respectivement à 32 et 38 degrés, devant une grande lagune occupée par des flamands roses, difficile de faire mieux comme vue pour des thermes naturels !

Après avoir mangé un bout aux thermes, on va voir des geysers, remontées de fumées et bains de boue bouillonnants, et on fini la journée avec le plus bel endroit selon notre guide, la Laguna Colorada, grande lagune rose pleine de flamands roses, supposément une grande portion de leur population mondiale se retrouve ici ! La vue est splendide, on observe les flamands roses et on profite de la beauté de l'endroit et du fait qu'on a un peu de temps pour se prendre une petite bière à déguster devant le paysage... 

On rentre ensuite à l'habitation qui nous accueille ce soir, il y fait froid mais un petit poêle chauffe la pièce centrale, monsieur et madame s'affairent à préparer le repas pendant qu'on joue avec leurs enfants et prend un petit thé. Le repas n'étant pas encore prêt, on décide d'aller faire une petite marche de 5km avec Gwen et Morgan. Le soleil est couchant, les collines sont dorées, un petit chien du village nous accompagne, c'est une super activité de fin de journée...

Après le repas, on va découvrir le bar du village, grande pièce dans laquelle il y a des tables de billard, de kicker, des jeux de cartes et toutes sortes de bières, c'est génial de faire la fête ici, au milieu de nulle part avec les locaux !



Salar d'Uyuni

Dimanche 21 Avr. 

Le réveil sonne à 6h après une très courte nuit de seulement 4h pour ma part. Je sors en compagnie du jeune chien d'hier pour voir le soleil se lever doucement. Quelques lamas viennent également nous accompagner, brouter quelques brins d'herbe et fouiller les restes du repas d'hier.


Après un petit déjeuner de pancakes qui nous réjouissent tous et nous changent du pain sec d'hier matin, on charge les affaires sur la jeep et on file vers l'arbre de pierre !

El Árbol de piedra, formation rocheuse de lave volcanique, sort du sable du désert et ressemble vraiment à un arbre ! Il n'est pas tout seul car il est entouré de tas d'autres gros rochers bien plus imposants qu'un arbuste. On a plus d'une demi heure à passer alors très vite tout le monde se disperse et cherche le rocher qui lui permettra de prendre de la hauteur, admirer la vue, et s'isoler un peu ! Certains rochers sont un peu compliqués à escalader, celui que j'ai choisi fait peur à Ludivine alors qu'elle ne m'a même pas vu faire. Je me rend compte qu'elle a raison d'avoir peur quand en descendant je me fait moi même une petite frayeur me rendant compte que si je me plante, je chute de plusieurs mètres sur des rochers. Heureusement ça n'arrive pas et je descend en toute sécurité sur la terre ferme pour retrouver Lu inquiète !

On roule encore vers Kara Lake, une lagune avec un gros rochers en surplomb, la Laguna Cachi ou l'on voit nos derniers flamands roses du tour et enfin, pour clôturer l'avant midi, la Laguna negra, encore une belle lagune avec de gros rochers. C'est très beau mais on se dit qu'on en a un peu soupé des lagunes...

On mange tous ensemble à midi avant de se mettre en route pour quelques heure de plus vers le fameux Salar d'Uyuni! La route est très longue, plusieurs heures, mais en chemin, on voit quelques tornades de sable qui nous distraient.

On va déposer nos affaires dans l'hôtel de sel avant de ressortir découvrir le grandiose, le fameux, désert de sel et son coucher de soleil ! Sur ce grand plateau blanc sont garées plusieurs jeeps venues faire la même chose que nous. Par chance, il reste un peu d'eau au sol par endroit mais selon notre guide, c'est certainement le dernier jour ! La fine couche d'eau crée un effet miroir et reflète magnifiquement bien le soleil couchant, la lunes et nos corps. On passe pas mal de temps à faire des photos souvenir et contempler ce coucher de soleil unique jusqu'à ce qu'il ait complètement disparu derrière les montagnes. 

Quand il fait nuit noire, on rentre tous ensembles vers hôtel de sel déguster une bonne soupe aux frites et des lasagnes. Tout autour de nous est en sel, du sol au plafond en passant par le mobilier ! C'est carrément atypique !

 

Le soir, dans notre chambre de sel et sur notre lit de sel, on se pose quelques questions sur la méthode de tourisme. Tout est superbe mais en général on aime un peu mieux découvrir librement et doucement en faisant des marches et en s'imprégnant un peu plus des lieux et pas en faisant des longues distances en jeep et ne sortir que 5min à 20min pour les photos... 


Salar d'Uyuni 2

Lundi 22 Avr. 

Réveil très matinal à 4h30 ! C'est normal, ce matin on va tenter d'aller voir le lever du soleil sur l'île Incahuasi, plantée au beau milieu du salar. On lance les sacs sur le toit et on fonce vers le désert. Là, les roues touchent le sel sec, il n'y a plus d'eau et on fonce à 80km/h, tout droit vers l'île. On ne voit rien dehors, il fait nuit noire, ne reste que la lune et les étoiles. On roule sur une gigantesque plaque de sel sans relief. Régulièrement Christobald éteint ses feux pour essayer de repérer au loin une faible lueur sur un volcan qui lui donne le cap. 

A mesure qu'on avance et qu'on se rapproche doucement de 6h du matin, une lueur à l'horizon se fait de plus en plus prononcée. Elle a commencé bleu clair et se teinte maintenant doucement d'un rouge discret. On approche, et l'île est maintenant visible, une tâche noire à l'horizon décrochée du ciel désormais bleu foncé. 

On sort de la voiture et grimpe tout au dessus de cette île rocailleuse parsemée de cactus. En haut, on s'assied sur un rocher et tout le monde se tait et profite de l'instant ! Peu à peu, le ciel devient clair, presque jaunâtre et le sentiment de nuit disparaît. Soudain, une énorme boule de feu apparaît à l'horizon et est coupée en deux par les montagnes qui la cachent. En quelques courtes minutes le soleil est complètement levé et plus rien de tout ça n'a l'air spécial. Une fois le jour bien en place, le spectacle est terminé et on descend doucement de l'île, heureux de ce qu'on vient de voir, pour aller profiter d'un délicieux petit déjeuner sur des tables de picnic en sel à côté des jeeps.

Après ce petit moment spécial dans cette ambiance de sel et nappes Boliviennes colorées. Qu'on apprécie tous particulièrement, on fait une balade dans le salar dans cette immensité blanche, on fait plein de photos, on s'essaye à quelques jeux de perspective etc... Le temps est idéal, grand soleil et ciel dégagé, on ne pourrait pas rêver mieux !

On termine l'excursion par la visite de l'hôtel de sel au milieu du désert, les drapeaux de tas de pays (le belge n'est plus en grande forme), la statue du Dakar avant manger le repas de midi tous ensemble une dernière fois avant de se faire déposer à la gare des bus de Uyuni. Ca y est, l'aventure d'Uyuni est finie, il faut maintenant arriver à Sucre...

On part ensemble, noyau dur de 5, dans un bus vers Sucre. Après seulement 10 minutes de route, le bus surchauffe et c'est le début des galères pour le chauffeur. Pour passer les montagnes il doit s'arrêter régulièrement pour remplir le radiateur et surtout limiter sa vitesse. Du coup pour redescendre les montagnes, il essaye de rattraper le temps perdu, il roule comme un fou, coupe les virages et accroche un gars dans un tournant.

A la moitié du trajet, on arrive à Potosí. Une ville dans les montagnes pleine de maisons partout comme un drapé d'habitations en brique et leur loupiotes qui recouvrent les parois rocheuses. Les routes sont bourrées masacre. Le bus peine à avancer et il lui faut 30min pour faire 2km. Le chauffeur, dans son excitation accroche une voiture supplémentaire et ruine son embrayage dans les montées. A ce point, on a plus du tout envie de faire la suite du trajet avec lui mais heureusement lui non plus ! 

Après plus d'une heure dans la ville, à discuter avec les victimes des accrochages, de nuit, constamment dépassés par la circulation et les pots d'échappements noirs, le chauffeur nous dépose devant un autre bus qui nous emmène à Sucre. C'est un soulagement, on avait pas envie de continuer avec ce sauvage ! On arrive dans la nuit à Sucre prêts à démarrer un nouveau chapitre !

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Salta Sud
Paysages rocailleux et désertiques